Bicentenaire des Palmes Académiques

Palmes

 Ce week end, je me suis rendue au Conservatoire de Rouen où l’Association de membres de l’ordre des Palmes académiques de la Seine-Maritime organisait une manifestation exceptionnelle pour fêter le bicentenaire des Palmes Académiques. Créées en 1808 par un décret impérial de Napoléon, elles distinguent ceux qui dans l’Education nationale sont les « plus recommandables par leurs talents et par leurs services ». Ainsi elles distinguent « les fonctions éminentes et à récompenser les services rendus à l’enseignement ».

S’il me semble essentiel de rendre hommage à ceux qui se sont particulièrement par leur travail et leur investissement au cours de leur carrière, auprès des élèves, j’estime que les métiers de l’enseignement méritent une meilleure reconnaissance qui se traduirait par des décisions concrètes. Cela dit concernant tous les aspects du métier (statutaires, financières, droit à la formation initiale et continue aujourd’hui réduit, possibilités d’évolution et de reconversion de carrières), la reconnaissance passe aussi par une meilleure concertation, que le ministère doit avoir lorsqu’il engage des réformes. Comme j’ai eu l’occasion de le rappeler au ministre lors de l’examen des crédits de la mission enseignement scolaire la semaine dernière :  » On ne saurait trop insister sur la nécessaire concertation. Il faut faire œuvre de pédagogie afin que les réformes soient comprises et acceptées par les personnels enseignants, les parents ou les élus qui sont mis à contribution dans leur mise en œuvre. Je reviendrai tout à l’heure sur ce point pour ce qui concerne les élus locaux.

Ainsi, la réforme des lycées nous semble aller dans le bon sens, notamment en ce qui concerne les rythmes scolaires et le recentrage des enseignements sur les connaissances fondamentales. Mais j’appelle votre attention, monsieur le ministre, sur l’inquiétude des enseignants et des parents au sujet des modalités pratiques de mise en œuvre, dès la prochaine rentrée scolaire, de l’organisation de la seconde en semestres et en modules, telle que vous nous l’avez d’ailleurs présentée en commission.

Parmi les actions prioritaires du Gouvernement, je souhaite maintenant m’arrêter un instant sur les mesures de revalorisation du métier d’enseignant, dont on voit la traduction dans ce projet de budget.

Nous savons tous en effet que les débuts de carrière de nos jeunes enseignants sont difficiles. C’est pourquoi la création d’une prime d’entrée dans les métiers de l’enseignement, de l’éducation et de l’orientation d’un montant de 1 500 euros est particulièrement bienvenue.

Dans la même logique, l’annonce récente par le ministre d’un prêt immobilier à taux zéro dont bénéficieraient les professeurs qui obtiennent une mutation me semble une excellente mesure.

C’est également dans cette logique qu’a été créée une prime spéciale de 500 euros liée aux heures supplémentaires pour les enseignants qui assurent au moins trois heures supplémentaires hebdomadaires dans l’enseignement secondaire. En complément de mesures renforçant l’attractivité des heures supplémentaires, cette prime vient valoriser les enseignants qui s’investissent particulièrement dans leur métier.

Ces différentes mesures permettent d’augmenter substantiellement le pouvoir d’achat des enseignants, notamment de ceux qui sont en début de carrière. Elles participent à l’amélioration de leur situation matérielle et morale et contribuent à une meilleure reconnaissance de leur métier. Nous ne pouvons donc qu’y être favorables.

Ces mesures ont pour corollaire la question de la formation initiale et continue des enseignants, qui est l’une des questions les plus importantes pour l’avenir du métier.

Lors de l’examen du projet de loi sur l’école, j’avais insisté sur la nécessité de profiter du renouvellement sans précédent des personnels enseignants pour traiter la question de leur formation. La commission présidée par Marcel Pochard sur la redéfinition du métier d’enseignant a engagé ce chantier.

Une première étape a été enclenchée avec la réforme du recrutement et de la formation des futurs enseignants, qui entrera en vigueur en 2010.

L’intégration des IUFM aux universités, prévue par la loi sur l’école de 2005, doit permettre de mieux recruter et de mieux préparer les futurs enseignants. Il faut en effet favoriser le plus en amont possible la présence des futurs enseignants dans les classes et les établissements pour les préparer au mieux aux réalités du terrain.

Tel est, si j’ai bien compris, l’objectif de cette réforme. Il est en effet important que, dès leur première année d’exercice, les lauréats des nouveaux concours soient mis en situation d’enseignement à temps plein avec l’aide et le soutien des professeurs expérimentés.

Il ne faut pas non plus oublier de repenser la formation continue, élément indispensable pour s’adapter à un monde qui bouge. Les enseignants doivent pouvoir enrichir constamment leur pratique pédagogique.

Il faut enfin réfléchir aux possibilités d’évolution ou de reconversion pour les enseignants « usés » par des années d’enseignement. Il faut leur permettre de s’ouvrir à de nouvelles perspectives en offrant à ceux qui le souhaitent de nouvelles missions et en jetant des passerelles vers d’autres métiers. »

Pour avoir exercé ce métier assez longtemps, je peux témoigner de la nécessaire réforme aujourd’hui de cette formation qui, encore trop aujourd’hui, concentre tout sur une formation purement théorique dictée par le programme des concours au détriment d’un meilleur équilibre par l’initiation progressive aux pratiques pédagogiques, à l’apprentissage de la classe, à la rencontre avec les élèves….

Combien de jeunes diplômés se trouvent encore trop souvent affectés dès leur premier poste dans des établissements situés en zone d’éducation prioritaire sans être un tant soit peu aguerris et préparés ?

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