Les collectivités souhaitent-elles sauver le Festival du livre de Jeunesse à Rouen ?

Dans quelques jours, le Tribunal de Commerce de Rouen doit se prononcer sur le devenir du Festival du livre de jeunesse de Rouen (21 mai).

J’ai donc profité de la Commission Permanente qui s’est tenue à la Région Haute-Normandie le lundi 13 mai, pour interroger le président Le Vern sur l’accompagnement que la Région compte apporter, en lien avec les autres collectivités, afin que ce Festival, un des plus anciens de France, 2ème en fréquentation, ne risque pas de disparaître.
C’est la vice-présidente en charge de la culture de la Région, également adjointe à la culture mais aussi aux finances à la Ville de Rouen, qui m’a apporté une réponse. Mais une réponse des plus étonnantes : « Nous sommes attentifs à ce dossier. Il s’avère que le déficit est structurel et non conjoncturel ». Sans apporter de réponse concrète, elle confirme ainsi les propos de la présidente du Festival évoquant un déficit cumulé sur les 3 dernières années (16.000€ en 2010, 32.000€ en 2011 et 36.000€ en 2012), atteignant aujourd’hui 90.000€, pour un budget de 350.000€.

Cette réponse est un aveu de négligence, et je m’interroge alors sur la manière dont les élus (socialistes, communistes et EELV) à la Région, au Département, à la Ville de Rouen ont suivi ce dossier ces dernières années. Les déficits successifs et cumulés auraient dû alerter les financeurs. Considérant la structuration des dépenses, j’estime que dans un contexte budgétaire très difficile pour les collectivités, renflouer le Festival à due proportion pour retrouver l’équilibre, ne résoudra pas la question de fond. Sachant que le plus gros poste de dépenses est la location du chapiteau, son gardiennage et son chauffage (40.000€), ne faudrait-il pas envisager des solutions réalistes et adaptées consistant à mettre à disposition un lieu (Halle aux Toiles, Palais des sports, Halle Saint-Exupéry…) ? Ce serait un geste des collectivités permettant de revenir structurellement à l’équilibre à terme et de sauver le Festival du livre de Jeunesse. En tout état de cause, je suis inquiète de la disparition de la manifestation, de ses conséquences induites pour un certain nombre d’entreprises qui n’ayant pas vu leurs factures réglées, sont du coup très fragilisées économiquement. A très court terme, c’est aussi la disparition d’une énième manifestation culturelle à Rouen. Un comble, l’année où le Premier Ministre Ayrault a déclaré « l’illettrisme, grande cause nationale » !

Comment l’ex-maire de Rouen, dont le portefeuille ministériel est aujourd’hui précisément la jeunesse et la vie associative, a-t-elle pu à ce point négliger de veiller à la bonne santé et à la pérennité d’une telle manifestation ?

Partager CE CONTENU

Partager sur facebook
Partager sur google
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur print
Partager sur email