Mon intervention sur la mission Recherche et Enseignement Supérieur du projet de loi de finances 2010

Le 30 novembre dernier, j’ai pris part au débat sur la mission « Recherche & Enseignement supérieur» du projet de loi de finances pour 2010 en séance publique au Sénat au nom de mon groupe centriste mais également en tant que vice présidente de la Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication du Sénat et membre de la mission commune d’information sur la politique en faveur des jeunes.     

J’ai à cette occasion souligné les efforts financiers prévus dans ce domaine puisque dans un contexte budgétaire difficile, est prévu une croissance de 1,8 milliard d’euros sur deux an, efforts indispensables  en faveur de ce qu’il convient d’appeler l’économie de la connaissance. Il faudra, qu’à côté de cela, et les mesures annoncées semblent le confirmer, qu’une large partie du grand emprunt soit également consacrée à l’innovation et à la recherche propre à notre pays, qui ne manque pas d’atouts pour relever les grands défis à venir.

Retrouvez l’intégralité de mon intervention ci-dessous :   

« Avec 25 milliards d’euros et une croissance de 1,8 milliard sur deux ans, ce budget, malgré un contexte budgétaire délicat, est incontestablement une priorité. Comme les choix du grand emprunt, il nous rappelle que c’est en investissant dans l’économie de la connaissance qu’on relèvera les défis de demain. Le groupe centriste ne manque jamais une occasion de le rappeler : l’éducation, la culture au sens large, et la recherche sont les fondamentaux d’une croissance durable. Comme l’écrit le metteur en scène et professeur associé à l’Institut d’études européennes de l’université de Paris VIII Saint-Denis, Marc Le Glatin : « Tout va aller très vite, d’autant que l’histoire, sans doute par un de ses caprices dont elle est familière, a parfaitement synchronisé les mutations de la biosphère et de l’infosphère. Les contraintes environnementales et les bouleversements de la circulation des signes vont imposer dans les dix ans qui viennent des décisions politiques radicales. »

S’il en était besoin, la conjoncture vient nous rappeler la nécessité de développer la recherche et l’innovation et d’adapter les formations à l’évolution des métiers : croissance verte, nouvelles technologies, nouvelles énergies, nouvelles formes de mobilité, santé, numérique. Pour ce faire, il faut combler nos manques. Je me réjouis de votre volonté, madame la ministre, de voir créer au sein du CNRS un institut de l’informatique. Il faut en effet structurer la recherche et les formations autour de pôles d’excellence pouvant rivaliser sur le plan européen et international.

Il ne faudrait pas cependant concentrer à l’excès les moyens. Prenons l’exemple des instituts hospitalo-universitaires de recherche : le risque existe que les investissements ne profitent qu’aux grands établissements lyonnais ou franciliens monothématiques. Il est au contraire indispensable de soutenir et faire labelliser par l’Inserm des instituts pluri-thématiques, comme l’Institut cardio-vasculaire ou l’Institut génétique et cancer de ma région. J’insiste en outre sur le potentiel de développement que représentent les coopérations -que notre commission, en mission récemment au Brésil, a pu mesurer.

Dans ce contexte de mutation accélérée, l’autonomie des universités est un atout essentiel. Plus de 60 % d’entre elles ont fait ce choix ; la gestion de près de 100 000 emplois leur sera ainsi transférée. Nous sommes favorables à l’autonomie, dès lors qu’elle permet une gestion plus dynamique et plus réactive des moyens ; ce qui impose de porter une grande attention aux critères de calcul retenus dans le nouveau système d’allocation des moyens en fonction de l’efficience des universités. Or la prise en compte de l’insertion professionnelle des étudiants fait aujourd’hui défaut. La logique d’autonomisation doit être davantage assumée, notamment en termes de gestion du patrimoine immobilier, de partenariats et de mutualisation des moyens entre universités. Parce que la réhabilitation de l’immobilier des universités est indispensable, nous voterons les crédits qui y sont affectés.

Le plan « Réussir en licence » est doté de 170 millions d’euros. Le taux d’échec important à l’université, plus de 50 %, comme le taux de chômage des jeunes diplômés, révèlent les lacunes du système. Le niveau des crédits illustre la volonté du Gouvernement de renforcer l’orientation et l’encadrement pédagogique des étudiants. Mais la réussite du plan dépendra aussi de la réforme de l’orientation dès le lycée. Notre mission « Jeunesse » a suggéré la création d’un service public de l’orientation. Lycéens comme étudiants doivent être accompagnés, afin qu’ils puissent choisir et non plus subir leur cursus d’enseignement supérieur. La réussite de l’enseignement supérieur doit se mesurer à l’aune de l’intégration professionnelle, du nombre de brevets, de créations d’entreprises, du maintien sur le territoire des diplômés.

La réussite en licence dépend aussi des conditions de la vie étudiante. Nous nous réjouissons donc de l’augmentation des crédits permettant de financer les bourses et le logement étudiant ; 26 millions d’euros seront consacrés à l’amélioration des dispositifs sociaux, et 10 à la réalisation des opérations « logements étudiant » des contrats de projet. Il eût fallu néanmoins que fût financé le dixième mois de bourse, conformément à l’engagement pris par le Président de la République le 28 septembre dernier. Les besoins restent considérables : le parc social de logements étudiants ne peut accueillir que 7 % des étudiants. Les efforts doivent être poursuivis.

Enseignement, insertion professionnelle et recherche : les enjeux sont tels qu’il faut qu’au côté d’un État stratège et volontariste les régions accompagnent le mouvement. Elles doivent continuer à impulser, piloter et cofinancer des clusters, soutenir la créativité et l’innovation, renforcer la dynamique entrepreneuriale. Les formations doivent sans cesse s’adapter aux besoins futurs, ce qui impose un exercice permanent d’anticipation auquel il peut être procédé au travers des plans régionaux de développement des formations. Il faut donc envisager des coopérations plus étroites entre l’État et les régions comme entre les régions et les universités. »

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