Projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche

Le Sénat a examiné la semaine dernière le projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche, présenté par le Gouvernement.

J’ai choisi de m’abstenir lors du vote sur ce texte. La décision de la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche de ne pas abroger la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, dite « loi LRU », est la principale raison de mon abstention.

Comme l’ensemble de mes collègues de l’UDI, je suis convaincue qu’une autonomie accrue des universités est essentielle pour redresser et faire rayonner nos universités. Ceci dit, je crains un retour en arrière dans le fonctionnement d’établissements qui n’ont pas encore eu le temps nécessaire pour acculturer l’autonomie. Ce texte fait en effet l’impasse sur les moyens financiers et humains, alors que nombre d’établissements sont à la peine.Cela fait douter de l’applicabilité d’une loi quelque peu « bavarde »  qui ne serait  qu’une liste d’intentions.

L’Etat semble vouloir se préserver de l’autonomie, plutôt que la favoriser et en faire un levier de sa modernisation et de celle de l’économie de notre pays, au risque d’un rendez-vous manqué.

De plus, l’exercice de l’autonomie suppose un pilotage fort, et le rôle exécutif du président d’université avait été conforté par la loi LRU, notamment au travers de son accompagnement par un conseil d’administration resserré. Si je me félicite de l’inscription dans le texte de la participation des personnalités extérieures à l’élection du président d’université, l’augmentation du nombre des membres des conseils d’administration m’inquiète.

Le groupe UDI estime qu’il ne faut pas recréer un conseil d’administration où les expressions syndicales et corporatistes reprendraient le dessus.

Enfin, la mise en place d’une université ouverte sur son environnement, participant pleinement, par la diffusion des travaux de ses chercheurs, tant à la compétition mondiale qu’au développement de son territoire de proximité, est un objectif non négociable.

 Je salue la volonté du gouvernement de conserver les acquis fondamentaux de la loi « LRU » du 10 août 2007, qui avais notamment permis, au sein d’établissements autonomes, une mise en exergue de l’importance d’un pilotage budgétaire et financier et d’une gestion prospective ; une ouverture sur le monde professionnel et un ancrage dans l’environnement socioprofessionnel du territoire ; ou encore la mise en place de mécanismes et d’équilibres de gouvernance adaptés en fonction des situations locales, avec la création d’instances de concertation dans un souci d’associer l’ensemble de la communauté d’établissement à l’élaboration du projet stratégique de l’université.

Je déplore, qu’avec ce projet de loi, les portes des universités se referment devant la société et le monde qui les entourent. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de ne pas soutenir ce projet de loi. Il y va de l’avenir de nos enfants et du destin de notre pays.

Partager CE CONTENU

Partager sur facebook
Partager sur google
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur print
Partager sur email