Traçage numérique : la lutte contre le Covid-19 ne doit pas se faire au détriment de nos droits et libertés fondamentaux

Communiqué de presse

Paris, le 15 avril 2020

Le 15 avril 2020, le groupe Union Centriste, auquel Catherine Morin-Desailly appartient, interpellera le Gouvernement lors d’une séance de questions d’actualité sur le développement de l’application StopCovid destinée au traçage numérique des personnes avec lesquelles un malade atteint du Covid-19 a été en contact.

« Je suis hostile au principe de tracking même si celui-ci s’inscrit dans les limites du règlement général sur la protection des données » affirme Catherine Morin-Desailly, sénatrice de la Seine-Maritime.

En somme, rien n’est garanti tant que l’Union européenne ne dispose pas d’une réelle souveraineté en matière d’application. « En effet, en l’état, cela supposerait d’avoir recours à des entreprises et à des applications d’origine étrangère en l’absence à ce jour de proposition européenne fonctionnelle » explique la sénatrice. Cela pose une question de souveraineté puisque la seule solution semble être d’avoir recours à des entreprises extra-européennes telles que Palantir, Google ou Apple. Pour la sénatrice de la Seine-Maritime, « lorsque l’on sait les abus dont se sont rendues coupables certaines entreprises et que la législation américaine autorise la captation de données, il y a de quoi être inquiet ».

Le traçage numérique pose également la question de nos choix de société. « Il nous impose d’arbitrer entre une société de l’hypercontrôle et de surveillance de chaque individu à la chinoise et une société placée sous la domination des entreprises extra-européennes alors que le scandale Cambridge Analytica a révélé le traitement illégal qui était fait de nos données » s’inquiète Catherine Morin-Desailly.

De toute façon, l’efficacité d’un tel dispositif peut être questionnée. En effet, nous l’observons à Singapour où seulement 18% de la population a téléchargé l’application TraceTogether, l’application doit être téléchargée par un nombre suffisant d’utilisateurs pour que
celle-ci puisse se montrer efficace.
« Or, le Gouvernement a annoncé que son téléchargement reposerait sur le volontariat, ce qui est heureux mais met en doute sa portée » relève la sénatrice de la Seine-Maritime.

Surtout, et le rebond de l’épidémie dans les pays asiatiques en témoigne, le traçage numérique doit s’articuler avec un dispositif médical établi avec un nombre de tests suffisant et un contrôle de la population en matière sanitaire, ce qui, compte tenu des difficultés d’approvisionnement, semble loin d’être le cas en France.

La séance de questions d’actualité au gouvernement est à suivre à partir de 15h sur Public Sénat.

Contact presse : Chirine Berrichi
c.morin-desailly@senat.fr
01 42 34 29 84

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