60 ans du Traité de Rome: l’Europe à la croisée des chemins.

Vous le savez toutes et tous, demain l’Europe fêtera ses 60 ans. 

Elle est née le 25 mars 1957 à Rome, alors que la reconstruction du champ de ruines des lendemains de la Seconde Guerre mondiale est loin d’être achevée. 

L’Europe balbutie mais la vision et la détermination de quelques grands hommes ont permis dès 1952 de fonder la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Six pays y participent alors : la France, l’Allemagne, l’Italie et les trois pays du Benelux : Belgique, Pays-Bas et Luxembourg. 

Malheureusement, si la CECA est un succès deux ans plus tard en 1954, la CED (la Communauté européenne de défense) sera un échec…

Puis, un contexte international à nouveau troublé pousse les pays européens à se ressaisir. Deux nouveaux traités voient ainsi le jour: l’un instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom), l’autre la Communauté économique européenne (CEE). Le marché commun est ainsi lancé.

Rien n’est pour autant gagné: de nouvelles épreuves attendent l’Europe…

En 2013, la crise économique et financière oblige les Etats à réduire leurs budgets nationaux. Souvent désignée comme la source de tous les maux par les dirigeants nationaux, perçue comme illisible et technocratique, l’Union européenne voit depuis lors les populismes s’installer en son sein.

Aujourd’hui, avec le Brexit et l’élection de Trump et son enclin isolationniste, combinés avec le durcissement politique de pays très puissants comme la Turquie et la Russie, l’Europe est à la croisée des chemins. 

Dans ce monde aux rapports de force bouleversés, qui connait la révolution numérique et de nouvelles menaces, l’Europe saura-t-elle se reformer pour peser enfin dans le grand ordre mondial?

Le défi est majeur: il s’agit de sa survie même. Celle de la liberté d’aller et venir. Celle de sa communauté de valeurs, de système politique, d’alliance diplomatique et d’échanges économiques. Celle de sa souveraineté.

A mon sens, la seule voie possible est celle de l’unité et d’une réelle intégration politique. L’Union européenne, c’est près de 500 millions de citoyens et 22 % du PIB mondial. Ca n’est pas rien. La preuve, l’Europe unie a gagné des points dans plusieurs contentieux avec les Etats-Unis, en particulier face aux géants technologiques américains et sur le terrain de la fiscalité. Les Européens doivent donc faire bloc et les Etats-membres qui souhaitent approfondir leurs relations doivent enfin pouvoir le faire, notamment en matière de sécurité et de défense. 

Par ailleurs, alors que la menace terroriste est toujours plus forte, que la crise migratoire ne faiblit pas et que l’autoritarisme gagne nombre de pays dont les USA, l’Europe, notamment par la voix du « couple » franco-allemenad, doit défendre avec fermeté sa vision de la démocratie et ses valeurs. Comme le rappelait un récent édito du « Monde », l’Europe n’est pas impuissante : si la peine de mort, par exemple, est en régression outre-Atlantique, c’est en partie grâce à la pression des Européens. Cessons de nous croire masse négligeable !

Alors que la France aura bientôt un nouveau Président de la République et que des élections fondamentales vont se tenir en Allemagne, ayons enfin le courage de sauter le pas vers une nouvelle Europe. 

N’attendons pas une nouvelle crise, un nouvel attentat. Refusons un énième saupoudrage de politique européenne. Construisons une Europe politique, plus transparente, démocratique et utile aux citoyens européens.

Une Europe qui nous rendra fiers.

Quel merveilleux cadeau d’anniversaire cela serait pour les 60 printemps de cette Belle et Grande Dame !

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