Hommage aux victimes des attentats

Le 14 janvier dernier, pour la première réunion de la nouvelle année de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, juste avant l’audition de Nicolas CURIEN dans le cadre de la procédure de désignation d’un membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel, Catherine MORIN-DESAILLY, présidente de la commission, a tenu à rendre hommage aux victimes des terribles attaques terroristes qui ont touché la France la semaine dernière.

Vous trouverez son intervention ci-dessous.

« Mes chers collègues,

Il y a une semaine, jour pour jour, quasiment à la même heure, la barbarie frappait en plein Paris. Au total, ce sont trois attaques terroristes qui ont touché la France au plus profond d’elle-même. D’origines diverses, journalistes, dessinateurs, policiers, simples citoyens ciblés pour leur religion, dix-sept de nos compatriotes ont perdu la vie tragiquement ces derniers jours.

En cet instant, au nom de tous, j’ai une pensée émue pour chacun d’entre eux. 
Je pense également à tous ceux – familles, proches, collègues et amis – qui ont été cruellement atteints. Je pense aux blessés. 
Je pense enfin à tous nos concitoyens qui ont pris part aux marches organisées partout en France, y compris ceux qui ne les ont pas suivies, samedi et dimanche derniers.
L’importance de ces rassemblements sans précédent, depuis la libération, souligne combien chacun d’entre nous se sent meurtri par ces actes odieux.
En tant que commission de la culture, de l’éducation et de la communication, il nous appartient de réfléchir particulièrement à notre école qui laisse tant de jeunes, dont ces terroristes là, sur le bord du chemin des valeurs républicaines.

« Comment avons-nous pu laisser nos élèves devenir des assassins ? » s’interrogeaient hier dans un article d’un grand quotidien national 3 enseignants de Seine Saint-Denis.
Terrible constat qui nous invite à réaffirmer l’éducation comme la priorité des priorités, l’éducation à la citoyenneté et l’instruction des principes tels que la laïcité, socle du respect de toutes les religions, et de bien vivre ensemble, comme fondamentaux.
Nous sommes amenés à nous poser les bonnes questions. Comment redonner à notre jeunesse paumée, en mal de repères, une nouvelle espérance ?

Jusqu’à mercredi dernier, la violence faite aux journalistes, les atteintes à la liberté de la presse nous paraissait liée à des conflits armés ou des situations lointaines. A cet égard, en décembre, notre commission de la culture avait organisé avec la commission culture du Conseil de l’Union européenne une journée de réflexion sur la sécurité des journalistes. Mais avec les attentats de Charlie Hebdo, pour la première fois au monde, c’est une rédaction tout entière, au cœur de notre pays, qui a été tragiquement frappée.
A travers cet acte barbare, c’est la liberté d’expression, la liberté de la presse, la culture, la liberté de création qui ont été atteintes.

Notre commission ne peut qu’en être que profondément concernée et vouloir là aussi réaffirmer son intangible attachement à ces libertés. Notre tâche est immense.

Mes chers collègues, je vous propose d’observer quelques instants de recueillement à la mémoire de nos 17 compatriotes victimes du terrorisme. »

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