L’audition de Benoît Hamon, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, s’est tenue le 24 juin dernier devant la commission de la Culture, de la Communication et de l’Education, à laquelle j’appartiens.
A cette occasion j’ai tenu à souligner toutes les difficultés de mise en œuvre que connait la réforme des rythmes scolaires.
Par ailleurs, j’ai rappelé au Ministre, qu’ayant pu suivre la mise en oeuvre de la réforme des rythmes scolaires dans le cadre de la mission commune d’information sur le sujet, combien une réforme requérait du temps, de la préparation et de la concertation pour que son contenu puisse se voir approprié par les élus et les acteurs éducatifs concernés et qu’elle puisse s’appuyer sur des réalités concrètes.
Aussi, je lui ai signifié que l’absence de concertation préalable avait été une grave erreur de méthode. A minima, il eût mieux valu intégrer la réforme des rythmes scolaires dans la loi sur la refondation de l’école afin de remédier à l’incompréhension des élus locaux, notamment en milieu rural, qui connaissent de réelles difficultés, tant financières que logistiques.
J’ai réitéré devant Benoit Hamon ma demande de longue date de différer la généralisation de la réforme, de faire de la prochaine année scolaire une année d’expérimentation, de faire l’évaluation de celle qui s’achève et de passer par la loi avant toute nouvelle mise en œuvre.Nous pourrions alors profiter de cette expérimentation pour tirer un premier bilan des conséquences induites par le changement des rythmes scolaires sur les enfants.
Dans sa réponse, Benoit Hamon m’a affirmé que la conduite de la réforme des rythmes scolaires avait fait déjà l’objet d’une évaluation sur quatre mille communes dans huit séminaires inter-académiques. Pour le ministre : « Une telle démarche s’inscrit sur la durée et il est difficile, à l’échéance d’une seule année, d’en évaluer la portée. »
Enfin, je me suis faite à nouveau l’écho des élus qui souhaitent que soit pérennisé le fond d’accompagnement de la réforme.
A ce sujet, Benoit Hamon m’a simplement parlé « d’une année supplémentaire », soit l’année 2014, sans « s’interdire de revoir son attribution par l’introduction de critère de ressources. »
Des réponses mais des perspectives quelque peu floues in fine … Je reste donc des plus vigilantes.