Le Sénat a unanimement voté hier contre le projet de loi sur les retraites. C’est du jamais vu ! Un texte du Gouvernement est rejeté y compris par les sénateurs socialistes et par les alliés naturels de la majorité présidentielle …
Ce projet de loi a été largement réécrit lors de son examen au Sénat.
Notre Chambre a parfaitement joué son rôle en amendant un texte que nous considérions largement imparfait au départ. Je me félicite d’ailleurs,avec l’ensemble de mes collègues UDI, de l’adoption de l’amendement porté par notre groupe instaurant le système de retraite par point. Ce régime universel est d’ailleurs demandé par 75 % des Français ; nous avons porté leur demande. La création d’un compte pénibilité et l’allongement de la durée de cotisation ont également été supprimés.
Les modifications qui ont été apportées à ce texte ont été votées dans des conditions parfaitement démocratiques au terme du processus parlementaire habituel.
Alors que la gauche dispose d’une majorité au Sénat, le rejet de ce texte illustre un manque de préparation qui ne fait que refléter l’amateurisme du gouvernement. C’est un véritable camouflet !
On sait bien que l’Assemblée aura le dernier mot. Alors à quoi auront servi ces 10 jours de débat, de travail préalable ? Quel sera la légitimité d’un texte voté à l’Assemblée au forceps ?
Cet épisode doit nous alerter sur les dérives qui menacent nos institutions: le texte sur le cumul des mandats n’a d’autres objectifs que de transformer le Sénat en chambre d’enregistrement où des sénateurs permanents de partis politiques voteront comme un seul homme les textes du Gouvernement.
Ce qui permettrait bien sûr d’éviter les désagréments d’hier mais qui ne correspond pas à ma conception du rôle du Parlement, de l’équilibre des pouvoirs et du respect de la démocratie.