La crise du lait a occupé une bonne partie de la séance des questions d’actualité cet après-midi. Cinq orateurs différents, dont Michel Mercier, président de mon groupe, ont alerté le Gouvernemt sur ce sujet. Voici l’intervention de Michel Mercier et la réponse du Gouvernement :
» Que la même question revienne à tant de reprises aujourd’hui témoigne de la gravité de la situation. Depuis la dernière « paye » du lait, la colère s’est emparée des producteurs laitiers, tant la baisse est importante. Connaît-on beaucoup de métiers où l’on livre et ne connaît le prix que le 15 du mois suivant ? Telle est pourtant leur situation. Depuis l’injonction de la DGCCRF, la politique interprofessionnelle a cessé d’être, et l’amendement voté le 8 décembre n’a pas pu la remettre sur pieds. L’absence de réglementation pourrait être justifiée lorsque la consommation et les prix augmentent, mais avec la crise il faut une nouvelle régulation. Monsieur le ministre, allez plus loin dans vos annonces : on ne peut laisser l’agriculture à elle-même. Jusqu’où le Gouvernement est-il disposé à aller pour rendre confiance aux producteurs laitiers ? «
« M. Michel Barnier, ministre de l’agriculture et de la pêche . – Vous m’avez souvent entendu proclamer ma conviction que l’alimentation en général et la production laitière en particulier ne pouvaient être abandonnées aux seules lois du marché, qui font prévaloir le moins-disant social et environnemental. Tel est le sens de mon action en faveur d’une régulation européenne. Voilà pourquoi j’ai indiqué ce matin, avec le Premier ministre, un nouveau cadre de régulation nationale.
En raison du risque juridique couru par l’organisation interprofessionnelle au regard des dispositions européennes ou nationales, le Parlement a voté unanimement une loi qui apporte de nouvelles garanties. Nous travaillons dans ce cadre pour aller vers la détermination d’un prix annuel juste, qui sera fixé par le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel).
Les propositions que j’ai formulées ce matin doivent mettre l’interprofession sur la voie d’une relation durable entre producteurs et industriels, sur la base d’indices de prix. Producteurs et industriels devront déterminer par contrat les modalités de calcul du prix, qui sera naturellement spécifique à chaque entreprise.
Des engagements sur les volumes, sur le calendrier des livraisons, les modalités de règlement et le cadre des renégociations de contrats : voilà ce qu’il faut pour sécuriser les relations entre producteurs et industriels laitiers. Je pense que ma proposition apportera la sécurité à une filière qui en a un grand besoin. »