20 % des monuments historiques classés sont en péril. Pas moins de 80 chantiers engagés ont été interrompus en 2005 faute de crédits et 170 opérations ont du être reportées. Pour 2006, la situation s’aggrave puisque 300 chantiers sont déjà interrompus ou différés. C’est le sévère constat que dresse la mission d’information sur le patrimoine architectural, dont je suis membre, dans son rapport d’étape présenté devant la commission des affaires culturelles le 04 juillet dernier.
Les conclusions de la mission ne font que confirmer les inquiétudes que j’avais exprimées, comme un certain nombre de collègues lors de l’examen des budgets de la mission culture pour 2005 et 2006, constatant les baisses et gels successifs des crédits alloués à la restauration du patrimoine depuis 2002. Notre mission estime nécessaire une remise à niveau des crédits à 350 millions d’euros annuels pour sortir de la crise que connaît le secteur du patrimoine monumental.
Elle recommande également que les pouvoirs publics fassent preuve d’une plus grande régularité dans les crédits affectés au patrimoine, régularité indispensable à une meilleure visibilité dont les collectivités territoriales et les professionnels de la restauration ont besoin. Enfin, elle préconise que le ministère de la culture se dote des instruments nécessaires à une gestion prévisionnelle de l’entretien des monuments historiques permettant d’évaluer les besoins, hiérarchiser les priorités et fixer un calendrier des travaux.