Je constate avec stupéfaction que le Gouvernement a pris dans l’urgence, au lendemain d’une grève des enseignants, les dispositions réglementaires mettant en œuvre la réforme du collège. Je veux souligner que la méthode employée est déplorable et témoigne, une fois encore, du mépris du Gouvernement pour les élus.
Après la réforme des rythmes scolaires imposée de la même manière – par décret et sans concertation, le Gouvernement a fait le choix de passer outre les objections des professionnels comme des élus, qui n’ont pu s’exprimer que par voie de presse. Je m’étonne des orientations de la réforme du collège, non prévue par la loi du 8 juillet 2013 de programmation et d’orientation pour la r1efondation de l’école de la République. Je tiens à rappeler ma préoccupation quant aux conséquences de cette réforme, qui prévoit notamment la suppression des classes bi-langues, la disparition des options de découverte professionnelle, la réduction de 20 % des horaires d’enseignement disciplinaires et la fin des options de langues anciennes au profit de projets interdisciplinaires, dont l’intérêt pédagogique reste à démontrer.
Je veux souligner la nécessité de la consolidation, avant toute chose, de l’enseignement du premier degré, ainsi que d’une vraie réflexion sur le collège. Construire le collège de la réussite et de l’excellence de tous passe par un travail de fond sur la maîtrise des savoirs fondamentaux, la diffusion d’une culture partagée, l’orientation des élèves et l’individualisation des parcours – des chantiers qui restent à mener.
Au vu de l’importance des enjeux de cette réforme pour l’avenir de notre pays, considère que le Parlement comme la communauté éducative ne peuvent être tenus à l’écart et demande un vrai débat.