Au lendemain du premier tour des élections cantonales quelle analyse faire des résultats ? Indéniablement l’abstention et le Front National sont les gagnants de cette élection.
La très forte abstention que l’on a connue hier s’explique par la conjugaison de plusieurs facteurs. Tout d’abord, c’est la première fois depuis 1994 que les élections cantonales ne sont pas couplées à aucune autre élection nationale, ce qui a fortement impacté sur la mobilisation. D’autre part ces élections concernaient uniquement les cantons renouvelables : beaucoup de français ne savaient pas s’ils devaient voter ou non. Il est à cet égard regrettable, qu’eux-mêmes peu mobilisés, les médias ont peu relayé l’importance de ce rendez-vous démocratique y compris dans sa dimension pratique.
On constate aussi que le rôle du conseiller général est méconnu notamment en milieu urbain ce qui conforte l’idée d’une nécessaire simplification de notre millefeuille administratif à travers la réforme des collectivités territoriales. L’empilement des compétences des collectivités, qui font que les élus eux-mêmes ont déjà du mal à s’y retrouver, ne favorise pas la compréhension des enjeux des élections par les citoyens.
Cette élection a fortement favorisé l’abstention, elle a également suscité le vote protestataire : un vote de rejet généré par un contexte d’inquiétude et de mécontentement contre l’ensemble de la classe politique, il n’est donc pas surprenant qu’il profite à l’opposition et au Front National.
C’est pourtant loin d’être un vote de plébiscite sur la gestion des Conseils généraux de gauche et encore moins sur le projet du Parti Socialiste pour La France, inaudible pour les Français.
On peut même parler d’une vraie hypocrisie de la gauche qui regrette l’abstention et en même temps, donner un sens national à ce scrutin comme le fait Martine Aubry, et ce alors même que le Parti Socialiste a annoncé qu’il souhaitait revenir sur la Réforme des Collectivités Territoriales, qui a pour objectif de donner plus de sens aux élections locales, en regroupant les élections départementales et régionales.
En ce qui concerne le FN, la ligne des centristes est claire : pas d’alliance avec le FN, pas une voix pour le FN, pas un élu FN. Il est des moments de la vie politique où l’essentiel est en jeu, et où il faut adopter une attitude ferme et sans ambiguïté vis à vis des extrêmes.
La progression du FN dans les sondages ces dernières semaines reflète un mécontentement et une déception. Il faut pourtant avoir une analyse critique du peu de propositions du Front national, pour s’apercevoir qu’elles sont d’une irresponsabilité absolue et dangereuses pour le pays et pour les Français : la sortie de l’euro par exemple provoquerait des taux d’intérêts à 15 ou 20 % et une dévaluation ruinant les capacités de financement des PME. En matière économique et sociale, le Front national c’est le parti du chômage.
La leçon est, qu’alors que la crise économique et sociale est toujours présente, les Français ont besoin d’élus qui soient proches d’eux, dédiés à l’action, qui ne soient pas dans la communication. Ils attendent des réponses concrètes sur les problèmes du quotidien : chômage, pouvoir d’achat, sécurité,…
Ce vote doit collectivement (partis de droite comme partis de gauche) nous interpeller et nous amener à apporter des réponses à la hauteur des enjeux et des urgences. Cela confirme la pertinence du message d’apaisement et de justice sociale que le Nouveau Centre porte depuis 2007 et qui est attendu par tous nos concitoyens.
Rouen n’échappe pas à ce constat avec plus de 60% d’abstentionnistes et le FN qui accède au second tour sur le sixième canton. Pour le deuxième tour qui aura lieu dimanche prochain, nous soutiendrons les candidats d’Alternance 76 qui doivent et peuvent mobiliser la droite républicaine, le centre et ceux de la société civile qui ne se reconnaissent pas dans l’actuelle gestion socialiste, au Département et à la Ville (on note qu’il s’agit des mêmes).