Culture rouennaise en grand danger !

Le théâtre n’a jamais été bien servi à Rouen par la gauche. Il y a tout d’abord et depuis toujours, le refus, ne serait-ce que d’étudier, la possibilité de réaliser un grand plateau théâtre pour obtenir le label CDN. Il y a eu le refus en son temps de célébrer le quadricentenaire de Pierre Corneille. L’an dernier, le collectif « Le Safran » était contraint de quitter des lieux que la précédente municipalité venait de lui attribuer et d’y réaliser quelques travaux.
J’aime passionnément la musique et l’art lyrique. Comme nombre de rouennais, j’ai depuis toute jeune fréquenté le Théâtre des Arts véritable institution de notre ville. Elue en charge de la Culture, j’ai soutenu la création d’un établissement public pour une gestion plus dynamique et stratégique de l’Opéra, ainsi que les différents travaux pour améliorer et rénover l’outil. Ceci dit, j’estime que l’art dramatique, lui aussi, mérite toute notre attention.
Or, les élus socialistes, que ce soit le Maire de Rouen ou le Président de la Région, n’en ont encore que pour l’opéra ayant annoncé une étude pour la construction d’un nouveau lieu.
Madame Fourneyron a beau annoncer la fusion de la Scène Nationale et du centre d’art dramatique régional (projet proposé par Pierre Albertini à Didier Marie et Alain Le Vern en Janvier 2007 lors d’une réunion portant sur les éléments culturels structurants), cela ne fait toujours pas de lieu approprié pour le théâtre. Les études pour le fameux plateau-théâtre, alors que très avancées, ont toutes été abandonnées …

Le reste de la politique en faveur du théâtre sur la ville est à proprement calamiteuse. On en jugera : L’association « L’Aubépine » qui gère le théâtre de l’Echarde, a vu ses subventions passer de 100.000€ en 2008/2009, à 50.000€ en 2010, puis à 16.000€ cette année …
On ne peut que s’inquiéter du sort réservé à une programmation « jeune public » reconnue. Combien d’élèves et combien de classes ont-ils fréquenté ce lieu ?

Je suis indignée par le sort réservé aujourd’hui à l’Aubépine qui s’apparente à une liquidation. Tout comme par le sort également réservé au Théâtre de la Canaille qui vient d’apprendre la suppression de la subvention municipale à son école de théâtre. Le Théâtre de la Canaille (dont la dernière convention relevant de l’ancienne majorité vient d’arriver à terme en décembre 2010) recevait jusqu’alors une subvention municipale annuelle de 39.000€ incluant l’aide au fonctionnement du Théâtre-école en direction des amateurs et l’aide à la création et au fonctionnement des spectacles professionnels. Or, le Maire a décidé de ne lui attribuer qu’une somme globale de 17.000€ pour l’année 2011. Aucune subvention spécifique pour le fonctionnement du Théâtre-école n’a été votée !
Madame Fourneyron ne saurait-elle donc que se faire le fossoyeur des structures culturelles rouennaises qui, contre toute promesse électorale ont vu leurs projets remis en cause. On citera pour mémoire : la médiathèque, le chœur de l’Opéra de Rouen, le Festival du Cinéma nordique …

Je suis d’autant plus indignée, que ces suppressions concernent là, pour partie, l’offre culturelle en faveur de notre jeunesse.

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