Hier soir, le Conseil d’Administration du CHU-Hôpitaux de Rouen, présidé par Mme Valérie FOURNEYRON, a refusé par seize voix contre onze d’adopter le budget de l’établissement pour l’année 2009 et l’a par conséquent placé sous tutelle de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation.
Trois jours auparavant, la communauté médicale de notre CHU avait pourtant émis un avis favorable à une très large majorité (vingt-sept pour, quatre contre).
Que s’est-il passé ?
Parmi les vingt-sept membres qui votaient au Conseil d’Administration, tous les médecins du CHU, tous les représentants des usagers ainsi que les représentants de la médecine libérale et des soignants ont apporté leur appui à la proposition de budget préparée par le Directeur Général et la Présidente de la Communauté Médicale.
En revanche, l’ensemble des représentants de la majorité municipale ainsi que leurs collègues socialistes et communistes représentants des autres collectivités, faisant alliance avec les syndicats, ont choisi de rejeter le budget.
Au total, onze voix pour, seize voix contre.
J’ai, en mon nom et au nom des élus du groupe Centre, Démocrates et indépendants, souhaité qu’on accorde la confiance à l’équipe qui gère l’hôpital dans une période difficile. En effet, le Conseil Exécutif, composé de médecins de la CME et de l’équipe de direction, réalise depuis deux ans des réorganisations courageuses inspirées par le souci de la qualité du service rendu aux malades et la recherche de l’efficience du service public.
Que va-t-il se passer ?
Parmi les conséquences inévitables, il y aura un blocage du fonctionnement de l’établissement qui aura des répercussions au quotidien.
Par ailleurs, la tutelle de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation ne risque-t-elle pas d’aboutir au final à une réduction des moyens ?
Le Directeur de l’ARH lui-même, M. Christian DUBOSQ qui participait à la séance, préconisait de laisser l’établissement maître de son destin.
La majorité municipale a-t-elle vraiment placé en premier la défense de l’intérêt de notre CHU ?
Si je participe au débat parlementaire sur la réforme de l’hôpital actuellement en cours au Sénat, estimant qu’il y a des améliorations à apporter au projet de loi, je déplore la confusion des genres qui a motivé la prise de décision de la présidente du Conseil d’administration. Madame Fourneyron a confondu la gestion du CHU et le débat politique national. Peu soucieuse des graves difficultés dans lesquelles elle engage les équipes du CHU, celle-ci a fait le choix de la politique du pire, prenant ainsi en otage l’établissement.
Le rôle d’un maire, président du Conseil d’administration d’un établissement hospitalier n’est-il pas plutôt, au-delà des idées partisanes, la recherche de l’intérêt général.