Réforme de l’audiovisuel public

Illus_audiovisuel

 A 20 heures, le 05 janvier dernier, les écrans publicitaires ont disparu sur les chaînes du groupe France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5). Il est regrettable que cette décision ait été prise avant que la loi n’ait été votée par le Sénat, même si elle pouvait relever de la décision du Conseil d’administration. Si une des raisons en est la prolongation des débats à l’Assemblée nationale, cela aurait pu être évité si on avait écouté les recommandations de la commission Copé qui proposait de supprimer la publicité qu’à partir de septembre 2009.

La suppression de la publicité est la traduction la plus emblématique de cette réforme. Il faut noter qu’elle est attendue et souhaitée par les professionnels depuis des années, reportée sans cesse.
Si elle est une chance  de clarification et différenciation pour la télévision publique dans un contexte de profonde mutation du paysage audiovisuel, elle n’est pas, loin s’en faut, le seul enjeu du débat qui a d’ailleurs été occulté à l’Assemblée nationale.

Cette réforme, qui ne se limite pas en effet à la suppression – partielle puis totale à partir de 2011 – de la publicité sur France Télévisions, est, j’en suis convaincue, une chance pour la télévision publique.
La suppression de la publicité et la réforme du groupe France Télévisions en entreprise globale sont nécessaires pour « inventer la télévision de service public du XXIème siècle ». 

 En libérant la télévision publique de la pression de l’audience, qui résulte principalement de la commercialisation d’espaces publicitaires au sein de ses programmes, la réforme assurera au service public une plus grande liberté de programmation pour lui permettre de marquer davantage sa différence en renouvelant en profondeur l’identité et le visage du service public à travers une offre culturelle plus dense, plus créative et plus audacieuse, telle que définie dans le nouveau cahier des charges reprenant les préconisations de l’atelier modèle culturel et de création de la commission pour l’audiovisuel public. 

C’est également l’objectif de la transformation de France Télévisions en média global qui est un des objectifs de la réforme et qui prend en compte les conséquences des évolutions techniques (câble, satellite, Télévision Numérique Terrestre, réseaux ADSL) qui constituent autant de moyens de démultiplier les offres télévisuelles. Cette transformation en un média global permettra au service public de mettre au cœur de son activité les contenus et de recentrer les chaînes sur leur rôle éditorial.

Mais, pour assurer la réussite de cette réforme il faut lui en donner les moyens. C’est pourquoi, je souhaite que le projet de loi garantisse à France Télévisions les moyens juridiques et financiers nécessaires à la mise en œuvre d’un nouveau modèle de développement de l’audiovisuel public et à la réussite de cette ambition culturelle et citoyenne. C’est le sens du travail mené par la commission des affaires culturelles du Sénat, qui souhaite, notamment, engager le débat sur la question de la redevance, qui est le mode de financement le plus naturel, le plus dynamique et le plus pérenne de la télévision publique. Notre commission des affaires culturelles a toujours défendu depuis 2004 l’indexation de la redevance sur l’inflation. Cette idée je l’ai soutenue en tant qu’oratrice du groupe centriste sur ces questions. Ainsi, nous ferons avec mon collègue rapporteur Michel Thiollière plusieurs propositions visant à moderniser la redevance en la revalorisant, en élargissant son assiette et enfin en améliorant son image aux yeux des français en la rebaptisant « contribution pour la télévision et la radio publiques ». 

Ainsi, avec cette réforme, si elle est menée à bien, les chaînes de France télévisions pourront donner aux français une image d’exigence, de qualité, d’originalité et de diversité. C’est ce qu’ils attendent du service public de l’audiovisuel qui retrouvera ainsi toute sa place et sa légitimité en s’adaptant au monde du XXIe siècle.

Lire mon rapport fait au nom de la commission des affaires culturelles  

Lire mon intervention en séance publique

Lire mes précédentes interventions sur la redevance  et sur l’audiovisuel 

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