L’audiovisuel public démantelé ?

Ccop

Un article à la « une » du Monde de ce jour évoque les craintes de démantèlement de l’audiovisuel public. Cet article se fait l’écho des inquiétudes d’un certain nombre de professionnels de l’audiovisuel suite aux propos tenus par le président de la République sur RTL à propos de la réforme du financement des chaînes publiques affirmant qu’il « excluait catégoriquement toute augmentation de la redevance audiovisuelle ». Cette réforme du financement de l’audiovisuel public, liée à la suppression programmée de la publicité annoncée en ce début d’année par Nicolas Sarkozy lui-même, fait l’objet des travaux de la commission pour la nouvelle télévision publique à laquelle j’appartiens. La commission pluraliste présidée par Jean-François Copé composée de parlementaires et de professionnels spécialistes des questions audiovisuelles a présenté la semaine dernière, après deux mois d’intenses travaux,  trois scénarios de financement : l’augmentation de la redevance, l’instauration d’une taxe sur le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie et des opérateurs d’accès à internet et une taxe d’environ 0,55% sur l’électronique grand public. S’agissant de l’augmentation pure et simple de la redevance, la commission est divisée. En revanche, les membres de la commission sont unanimement favorables à l’indexation de la redevance sur le coût de la vie – idée que je défends depuis longtemps – qui aurait très peu d’effets sur le pouvoir d’achat des français. En intervenant de façon inopinée dans le débat, le président de la République n’aide pas à la sérénité des travaux que nous menons au sein de la Commission. Alors qu’il a lui-même missionné la Commission pour proposer de nouvelles sources de financement pour l’audiovisuel public, il anticipe, par sa déclaration, le rapport qu’elle doit lui remettre à la fin du mois de juin. Quel intérêt de demander à une commission de faire des propositions longuement étudiées et consensuelles sans attendre ses conclusions ? Pour ma part, comme de nombreux membres de la commission, je souhaite poursuivre cette réflexion afin d’affiner les différents scénarios qui font encore l’objet d’études et de simulations et que nous rendrons publiques fin juin sans nous laisser perturber par les interventions du président de la République.

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