Budget de la mission Culture pour 2008

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Hier soir, le Sénat examinait les crédits de la mission « Culture » pour 2008. En tant que porte-parole du groupe Union Centriste, j’ai relayé les inquiétudes des acteurs culturels et des collectivités locales face à un budget d’austérité, qui ne permet pas à l’actuelle ministre de la culture de remplir les objectifs de sa lettre de mission. Selon moi, le budget de la mission culture suscite de trop nombreuses interrogations pour être voté.

J’ai tout d’abord regretté l’insuffisance des crédits alloués au patrimoine monumental, qui va se traduire par l’arrêt ou le report de nombreux chantiers. J’ai cité le cas des clochetons de la Cathédrale de Rouen dont la sécurisation était prévue au printemps. Compte tenu des crédits alloués cette année, ces travaux urgents sont susceptibles d’être reportés. C’est pourquoi, j’ai souhaité, au-delà d’un engagement financier stable et pérenne, que soit rapidement mise en oeuvre la diversification des sources de financement. Toutefois, j’ai tenu à saluer les efforts accomplis en faveur des monuments historiques appartenant aux collectivités locales et aux propriétaires privés. J’ai également salué l’action renforcée du ministère en faveur des musées en région et des archives.

Si j’ai noté avec satisfaction la priorité accordée à l’éducation artistique et culturelle, estimant que toute réforme profonde de la politique culturelle tient à la place que l’on fera à l’éducation artistique dans le cadre de l’enseignement général, j’ai cependant regretté la remise en cause des actions en faveur de l’accès à la culture. S’agissant des heures d’intervention des artistes dans les écoles et dans d’autres lieux, j’ai souhaité que les Assédic prennent en compte ces heures pour l’ouverture des droits des intermittents à l’assurance chômage. En outre, je me suis inquiétée de la diminution des aides aux établissements d’enseignement spécialisé, qui obligera les collectivités territoriales à intervenir, citant en exemple les écoles des Beaux-Arts du Havre et de Rouen, dont les crédits sont en baisse de 15% cette année. Par ailleurs, j’ai exprimé des réserves sur l’expérimentation de la gratuité des musées, rappelant qu’on ne pouvait pas associer si facilement gratuité et démocratisation.

Enfin, j’ai évoqué la situation difficile du spectacle vivant, dont les crédits sont en régression. Invoquant le cas de l’Opéra de Rouen qui voit la subvention du ministère baissée de 6% et le cas du Centre Dramatique Régional qui ne se verra pas allouer la hausse promise, j’ai rappelé les grandes inquiétudes des professionnels du secteur qui ont demandé l’organisation d’un « Grenelle de la Culture », initiative que je soutiens pleinement. D’ailleurs, pendant la campagne présidentielle j’avais proposé la tenue d’états généraux de la culture. Constatant l’essoufflement des financements et les carences de l’Etat dans ce secteur, j’ai appelé de mes voeux une politique contractuelle qui permette de clarifier les rôles respectifs de l’État et des collectivités territoriales, afin de faire mieux, plus simple et plus clair de façon coordonnée.

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