Alors que les écoliers et collégiens rentrent en classe ce matin, je me réjouis que les prémices d’une nouvelle école aient été posées par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer.
Il y a évidemment la souplesse accrue accordée aux communes quant à l’application de la réforme des rythmes scolaires. Cette dernière a en effet toujours été perçue comme déconnectée du terrain et étant la manifestation d’un certain mépris à l’égard des collectivités territoriales car imposée de manière unilatérale sous le précédent quinquennat.
Le bon sens revenu et la confiance redonnée aux maires ne peuvent donc que nous réjouir !
Une autre priorité semble avoir été entendue par le gouvernement: celle de la priorisation du primaire et de l’apprentissage des fondamentaux: savoir lire, écrire, compter. Une urgence rappelée à maintes reprises depuis trois ans par la Commission de la Culture et de l’Education du Sénat que j’ai l’honneur de présider.
Pour les écoliers de CM2 qui s’apprêtent à entrer en 6e, le gouvernement veut ainsi généraliser, dans l’éducation prioritaire, les stages gratuits de remise à niveau d’une semaine fin août pour les élèves en difficulté. Centrés sur le français et les mathématiques, ils seront assurés par des enseignants volontaires, rémunérés en heures supplémentaires.
Par ailleurs, l’objectif gouvernemental de « voir 100 % des élèves réussir leur CP» avec une réduction à 12 élèves dans l’ensemble des classes de CP et CE1 en éducation prioritaire ne peut être que soutenu.
Certes, sur le terrain, la mesure n’est pas simple à mettre en place. Car pour diviser les classes par deux, il faut le double de salles. Autre difficulté, la mesure n’ayant pas fait l’objet de créations de postes spécifiques. A suivre donc…
Enfin, très important : au sein du collège, la religion de l’égalitarisme absolu semble enfin avoir cédé. Le nivellement par le bas n’était plus tenable.
Je me réjouis donc du rétablissement de l’ensemble des classes bilangues qui avaient, pour un tiers d’entre elles, été supprimées avec la réforme du « collège 2016 ». L’arrêté du 16 juin sur le collège rend possible – si les établissements le souhaitent, mais sans moyens supplémentaires – la mise en place de ces sections, tout comme des parcours européens et d’une option latin renforcée.
Toujours au collège, des études dirigées seront proposées à partir de la Toussaint aux collégiens volontaires. Pour lancer ce programme intitulé « devoirs faits », le ministre compte sur la mobilisation des professeurs en heures supplémentaires, des assistants d’éducation, de 10 000 jeunes en service civique et des associations.
Vous l’aurez compris, cette rentrée scolaire sera déterminante pour donner enfin un tournant positif décisif à notre système scolaire. Il s’agit de refuser que nos enfants sortent du collège sans savoir lire et compter correctement pour pouvoir entrer dans la vie active forts d’un esprit critique en ayant une véritable qualification.
En attendant, je souhaite évidement à tous les écoliers et collégiens de France une très bonne année 2017-2018, qu’elle leur soit épanouissante et pleine de réussite pour eux.
(Et un petit clin d’oeil au grand photographe de l’enfance, Robert Doisneau)