Ces derniers jours, la presse a fait état de la création de la CREA, Communauté d’Agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe.

Quelques commentaires s’imposent. La présentation faite par M. Fabius de la création de la plus grande communauté d’agglomération de France ne saurait dissimuler l’échec de constitution d’une véritable métropole par la création d’une Communauté Urbaine avec un périmètre adapté et cohérent au bassin de vie du grand Rouen. M. Fabius, auquel j’avais écrit le 5 février 2009 dernier, a en effet refusé d’étudier le périmètre le plus pertinent, c’est-à-dire l’association avec Louviers-Val de Reuil, préférant préempter la communauté de communes de Seine-Autreberthe.

Cette grande agglomération, ce plan B de M. Fabius, constituée dans la précipitation avec des incohérences territoriales, dans un flou de gouvernance et en l’absence de tout projet fédérateur, a été adoptée le 9 juillet sans enthousiasme par les élus communautaires, le couteau sous la gorge…et aujourd’hui, comme je l’ai demandé par une motion présentée en conseil municipal de Rouen du 10 juillet dernier, nous attendons toujours la clarification des compétences, de l’organisation et du projet commun.

De vraies questions se posent aujourd’hui :

Quel sera le devenir des contrats d’agglo signés à grand renfort de publicité et dont on ne parle à aucun moment ?

Quel sera le sort des personnels communaux et intercommunaux dont les services seront transférés à cette nouvelle structure et inquiets sur leur devenir?

La charte, qu’on nous proposera de valider d’ici trois mois, prévoyant la création de conférences locales intercommunales, sauf pour l’agglo de Rouen, rétablit de manière juridique « douteuse » les anciennes structures intercommunales. Pourquoi ?

Toutes les décisions importantes et structurantes de ce projet sont reportées après signature du chèque en blanc obtenu par M. Fabius. Ce dernier se contentant de dire : faites-moi confiance !

Je me suis toujours exprimée en faveur d’une communauté urbaine, d’un véritable projet élaboré et discuté en confiance dans l’intérêt de nos concitoyens. Mais pas n’importe comment et à n’importe quel prix.