Crise de la presse

Les conflits qui minent le monde de la presse depuis plusieurs années sont sans appel : les journaux, qui pendant plus d’un siècle ont tenu le haut du pavé de l’information, sont menacés de disparaître.

A des vitesses variables selon les pays, irréversiblement, tous les titres sont confrontés à la nouvelle donne numérique. Mais notre pays se trouve lesté d’une difficulté de plus : celle touchant aux réseaux de distribution. Les titres de presse, et plus encore ceux dépendant de la vente au numéro, sont menacés.
En effet, près de 30 jours de non parution partielle ou totale ont été comptabilisés rien que durant l’année 2012 depuis l’annonce d’un plan de restructuration de Presstalis, distributeur de 70 % de la presse et de l’intégralité des quotidiens.

Je m’inquiète de voir un  Syndicat du Livre-CGT camper sur ses positions alors que les éditeurs de presse perdent environ 300.000 euros de revenus chaque jour de non-parution, alors même que leur situation économique, comme celle des kiosquiers, est plus que délicate. Ces derniers sont ainsi menacés dans leur existence même : en 2012, les fermetures de  points de vente ont atteint le nombre record de 1 082.
Alors que son activité a baissé de 25% en 10 ans, Presstalis doit  de son côté s’engager à mener à bien le plan social défini en octobre dernier avec les autorités publiques, afin de faire baisser ses larges dépenses de fonctionnement.

Pour qu’il y ait des lecteurs il faut qu’il y ait des journaux. Pour qu’il y ait des journaux, il faut qu’ils puissent être rentables. J’en suis persuadée : cette rentabilité se trouvera tant avec le papier qu’avec le format numérique.

Et quand il s’agit de papier, la neutralité  et l’efficacité du réseau de distribution doivent être assurées aux titres de presse.

Face à un  chiffre d’affaire global de la presse écrite en forte diminution par rapport à celui de l’année précédente, nul doute que ce conflit ne va pas arranger la trésorerie des éditeurs.

L’objectif commun étant de garantir la présence de tous les titres sur l’ensemble du territoire pour assurer le pluralisme des médias, le Syndicat du Livre doit être attentif, dans ses actions, à ne pas fragiliser encore davantage un secteur qui l’est déjà énormément.

J’appelle les acteurs concernés ainsi que les pouvoirs publics à créer les conditions durables, sereines et équitables de distribution de la presse entre les deux grands opérateurs que sont Presstalis et les Messageries lyonnaises de presse.

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