Le Sénat a adopté le plan de soutien aux banques pour faire face à la crise financière internationale. Ce plan, annoncé lundi par le Président de la République, a pour ambition de rétablir la confiance entre les banques et répond à la gravité sans précédent de la crise à laquelle nous sommes confrontés. Il faut souligner la rapidité avec laquelle le Président en exercice de l’Union européenne et le Gouvernement ont souhaité agir afin de rassurer les marchés financiers. En revanche, je regrette que les socialistes se soient abstenus sur ce plan et que les communistes aient voté contre car ils l’ont fait pour de mauvaises raisons. Avaient-ils des solutions à proposer pour résoudre la crise financière ?
Ce plan est en effet nécessaire pour que l’économie réelle reparte. Enfin, un premier pas a été accompli dans la mise en place d’un gouvernement économique européen, corollaire de la monnaie unique. Il faut s’en réjouir, car il pourrait préfigurer son gouvernement économique. La crise systémique, à laquelle nous assistons ces derniers jours, a bien montré que les plans nationaux qui se sont succédés n’ont donné aucun résultat : le plan Paulson aux États-Unis, puis les plans nationaux en Europe. Cela témoigne de l’inefficacité des politiques strictement nationales.
C’est la solution coordonnée au niveau européen, à laquelle nous sommes parvenus, qui a mis fin à la séquence la plus grave de la crise financière. C’est parce que le plan a été élaboré au niveau européen qu’il a réussi. Pour moi qui croie en la construction européenne, c’est une raison d’espérer. Cet événement, après la crise géorgienne, marque la relance de l’Europe, qui a su parler d’une seule voix face aux États-Unis.
Les États européens ont su agir collectivement, dans le cadre du G4, du G7, de l’Eurogroupe ou de l’Europe des Vingt-sept. Ces réunions de crise sont un excellent moyen pour sortir l’Europe de l’ornière et rendre espoir aux citoyens : de nouveaux modes de gouvernance sont apparus et les pays européens ont su, face à l’urgence, s’affranchir des procédures habituelles qui enlisent la construction européenne. Les Européens ont su aller à l’essentiel.
Je reste persuadée que la relance économique ne sera possible qu’au niveau européen, à condition que l’on mette en place un nouveau système financier, plus régulé : il est temps que la politique retrouve sa place. Cette régulation au niveau mondial est indispensable tant la crise actuelle a montré les dérives aux conséquences désastreuses d’un système capitaliste spéculatif. Les réformes de la gouvernance économique mondiale devront répondre à des exigences éthiques et à une nécessaire moralisation. Ce n’est qu’à ces conditions que l’économie de marché sera acceptée par les opinions publiques mondiales.
Crise financière : le plan de soutien aux banques
- Souveraineté
- 20/10/2008
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