Développement de la pose de valves cardiaques

Mme Catherine Morin-Desailly attire l’attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur une nouvelle technique dans le domaine de la cardiologie, la valve aortique artificielle. Le progrès médical peut parfois faire reculer significativement la maladie et, simultanément, éviter des risques pour le patient et des dépenses inutiles pour la collectivité. Une nouvelle technique, inventée en France, l’illustre parfaitement dans le domaine de la cardiologie : elle vise à remplacer une valve cardiaque aortique sans recours à la chirurgie conventionnelle. Cette nouvelle technologie offre une solution thérapeutique aux nombreux patients atteints d’un rétrécissement de la valve aortique. Actuellement, un tiers des patients concernés ne peuvent pas être opérés en raison d’un risque chirurgical trop élevé, lié à leur âge ou à des contre-indications ; ils sont de ce fait condamnés à court terme. Ceux qui sont opérés (150 000 patients chaque année dans le monde) retrouvent à l’opposé un pronostic de vie identique à la population générale. La valve aortique artificielle qui a été créée par une équipe française du CHU de Rouen est posée sous simple anesthésie locale. Elle a commencé à sauver de nombreux patients interdits d’intervention chirurgicale. Aujourd’hui, plus de 550 patients ont été traités dans le monde, en France, en Europe, au Canada et aux Etats-Unis dans le cadre d’investigations contrôlées. La mortalité des patients à un mois a été réduite de 50% par rapport au score pronostique chirurgical. Toutes les valves ont été fournies gratuitement jusqu’alors par la société sponsor des différentes études. Aujourd’hui, en France, les stocks sont écoulés et l’achat par les hôpitaux n’est pas envisageable sans inscription à la liste des produits remboursables. Une liste d’attente de patients apparaît, alors que les implantations se multiplient en Europe (dernièrement en Hollande). Le marquage CE a été obtenu au mois de septembre. C’est pourquoi, connaissant l’attachement de la ministre de la santé à la qualité des soins, elle souhaiterait savoir si la France doit se priver plus longtemps de cette technique inventée sur son sol, alors que l’instruction préalable est toujours en cours et que d’autres pays reconnaissent son apport incontestable.

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