Confrontée aux nombreuses inquiétudes des enseignants, des parents d’élèves et des élus normands, j’ai déposé ce jour une question écrite afin de questionner la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche sur les disparités que connaissent les territoires quant à la suppression des classes bi-langues et européennes dans le cadre de la réforme des collèges pour la rentrée 2016.
Ces classes bi-langues et européennes ont participé depuis leur création en 2004, à la relance de l’enseignement des langues étrangères et notamment de l’allemand, y compris dans les zones rurales et d’éducation prioritaire. Ces classes participent également aux bonnes relations entre les pays concernés et notre pays, et contribuent à l’appropriation de l’identité européenne par nos enfants.
Aujourd’hui, malgré la communication active du gouvernement, l’inquiétude de la communauté éducative, des parents d’élèves et des élus est grande car, il est manifeste que tous les collèges ne sont pas logés à la même enseigne.
Les variations s’avèrent très importantes d’une académie à l’autre car le choix du main-tien des classes bi-langues est entre les mains des recteurs. Les suppressions s’observent majoritairement dans les petits collèges de province et en milieu rural. L’académie de Caen passe ainsi d’une soixantaine de classes bi-langues à 3 seule-ment. Seul Paris semble épargnée.
Avec une telle opacité et de telles inégalités de traitement, le gouvernement nourrit les inégalités territoriales, tout en allant à l’encontre des objectifs nationaux d’intensification de l’apprentissage des langues étrangères.
J’ai donc fermement questionné la ministre sur les actions le Gouvernement entendait entreprendre pour contenir les trop grandes disparités dans la disparition des classes bi-langues, tout en rappelant la nécessité de ne pas pénaliser les élèves de tous les territoires qui souhaitent apprendre une langue étrangère et ainsi s’ouvrir à d’autres cultures.