Droits de la femme : peut mieux faire !

La journée internationale des droits de la femme a été instituée au début du siècle à la suite de manifestations de femmes, du Vieux Continent comme du Nouveau Monde, réclamant l’égalité, le droit de vote ainsi que de meilleures conditions de travail. Hélas, les efforts accomplis l’année passée – bien que réels – demeurent malheureusement insuffisants. Beaucoup, en effet, reste à entreprendre en vue de l’égalité.

Rien qu’au niveau local, la situation n’est pas satisfaisante, loin s’en faut. Sur les 74 membres que comprend le Conseil économique et social de Haute-Normandie, on ne compte par exemple que 10 femmes, soit 13,5% ! Dans le domaine politique, la France fait figure de mauvais élève en matière de parité. Tandis que le Gouvernement compte 41% de femmes, l’Assemblée nationale en comprend 18,5% et le Sénat 17%. A titre de comparaison, le Gouvernement finlandais en compte 60% et leur chambre basse 41,5%. L’écart, ou plutôt le fossé, est donc pour le moins très conséquent. Autant de retard à rattraper !

C’est pourquoi la réforme territoriale ne saurait remettre en cause, de quelque manière que ce soit, le principe de parité. Avec mes collègues parlementaires de l’Union Centriste, nous avons donc anticipé puisque j’ai déposé un amendement à l’article 1ier du projet de loi de réforme des collectivités territoriales. L’amendement adopté nous a permis d’inscrire dans la loi que le « mode d’élection du conseiller territorial assurerait la représentation des territoires par un scrutin uninominal, l’expression du pluralisme politique et la représentation démographique par un scrutin proportionnel ainsi que la parité ».

S’agissant de la parité professionnelle, ce n’est pas non plus la panacée. Dans le secteur privé, à travail et qualification égaux, une femme perçoit en moyenne 80% de ce que touche un homme, soit une différence de 20%. Dans la fonction publique, loin d’être glorieuse, la situation est meilleure : se limitant à 14%, la différence entre les rémunérations des femmes et des hommes est, toute chose étant égale par ailleurs, moins significative que dans le privé. En Haute-Normandie, en 2007, un homme appartenant à la catégorie socioprofessionnelle « cadre » avait un revenu salarial annuel moyen de 42 119 euros, contre 30 729 pour les femmes.  

Si on détaille ce triste panorama en s’intéressant à toutes les femmes victimes de maltraitance, de discrimination et de violences, on remarque qu’en 2008 157 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. Cela signifie qu’une femme décède tous les deux jours et demi. Je me réjouis donc que, pour 2010, la lutte contre les violences faites aux femmes soit érigée en « grande cause nationale ».

La délégation aux droits des femmes et à l’égalité entre les hommes et les femmes, dont je suis membre, a activement travaillé à l’ensemble de ces sujets et s’est penchée, plus particulièrement, sur la réforme des retraites des mères de famille, sur les violences faites aux femmes, sur l’égalité entre les hommes et les femmes et sur les leviers susceptibles de la faire progresser. En 2009, la délégation s’est intéressée à la situation des femmes dans les lieux de privation de liberté et a formulé trente propositions destinées à améliorer leur sort, que l’on peut retrouver sur le site du Sénat.

Espérons que, faute d’injustice à combattre, l’intérêt de la journée internationale des droits de la femme tombe de lui-même très prochainement !

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