Comme je l’avais indiqué le 13 avril dernier, notre tribune commune avec Jacques Legendre et Michel Thiollière pour défendre tout le travail parlementaire accompli il y a moins d’un an permettant la réforme de France Télévision, avait été publiée sur le monde.fr.
Le quotidien a décidé de le faire paraitre cette même tribune dans son édition papier du 15 avril, mais en omettant de me mentionner. A l’heure ou la Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication m’a chargée de la mission d’information sur les financements de France Télévisions il m apparaît important de repréciser mon point de vue.
Vous trouverez l’intégralité de la tribune ci-dessous :
« Arrêtons le « zapping » dans le feuilleton de la publicité à France Télévisions
Par Jacques Legendre, Michel Thiollière et Catherine Morin-Dessaily
Il y a un an, le Parlement votait la réforme de France Télévisions souhaitée par le président de la République. Cette réforme a été longuement préparée, notamment dans le cadre de la commission sur la nouvelle télévision publique.
Les débats parlementaires ont été longs, passionnés et fructueux, particulièrement au Sénat, où l’ensemble des groupes politiques a apporté sa pierre à l’édifice législatif. Si l’on veut bien être honnête intellectuellement, chacun sait que beaucoup, à droite comme à gauche, en avaient rêvé. On ne peut certainement pas dire que le Parlement se soit prononcé dans la hâte et la précipitation.
La publicité a disparu des écrans de France Télévisions après 20 heures. La loi du 5 mars 2009 prévoyait la suppression totale de la publicité à compter de l’extinction de l’analogique, c’est-à-dire à la fin de l’année 2011, afin de laisser le temps à France Télévisions de s’adapter à la nouvelle donne. Or certaines voix s’élèvent aujourd’hui parmi nos collègues députés pour revenir sur la suppression de la publicité en journée.
Y aurait-il des nostalgiques de la dictature de l’Audimat ? Le Sénat a montré son attachement à une télévision publique indépendante, libérée des contraintes du financement commercial et des exigences des annonceurs grâce à une contribution audiovisuelle pérenne et dynamique. Une télévision publique doit afficher clairement sa différence et ses ambitions culturelles. C’est au demeurant un gage de succès, comme le démontre l’exemple de la chaîne publique espagnole TVE1, qui vit très bien sans publicité et vient de passer en tête des audiences.
Si un débat s’est clos par un sentiment général de satisfaction, c’est bien celui-là ! Alors pourquoi remettre en cause ce que nous avons voté il y a un an ? On peut remarquer, à cet égard, que personne ne se déclare favorable au retour de la publicité après 20 heures. Il en va de la crédibilité du législateur. On ne comprend d’ailleurs pas la méthode. Il s’agit d’une décision sérieuse qui mérite une réflexion approfondie.
Or aucune étude relative à France Télévisions n’est venue à ce jour bouleverser la donne. Le Sénat avait souhaité qu’un comité de suivi soit chargé de faire un point d’étape régulier de l’application de la loi et qu’un groupe de travail sur la redevance audiovisuelle soit constitué. Compte tenu du retard dans la mise en place de ces instances de contrôle, une mission d’information sénatoriale sur le financement de France Télévisions a été créée à notre initiative.
Cette mission, qui a déjà procédé à une trentaine d’auditions, publiera ses conclusions au début de l’été et éclairera nos débats. A tout le moins, ne changeons rien avant ce bilan d’étape que le Parlement a voulu. »