Le président de la République a lancé jeudi 02 octobre dernier les « Etats généraux de la presse », qu’il avait annoncés le 27 mai dernier. Ils doivent apporter des réponses aux difficultés économiques que rencontre aujourd’hui la presse écrite, notamment face au développement de l’Internet et des journaux gratuits.
La crise de la presse écrite est incontestable. De nombreux rapports, dont celui du Sénat intitulé La presse quotidienne d’information : chronique d’une mort annoncée ? réalisé par le groupe de travail sur la presse auquel j’ai participé, ont décrit les signes de la crise profonde que connaît ce secteur : baisse tendancielle de la diffusion, déficit chronique d’un certain nombre de titres, risques de disparition de journaux, vieillissement du lectorat, contraction des rédactions….
Pourtant, le rôle de la presse écrite dans une démocratie est d’une importance capitale. Acteur majeur du débat public et de l’évolution des idées, la presse écrite joue un rôle déterminant dans la construction de l’opinion publique et l’émergence d’une culture commune partagée. Nécessaire à la liberté d’expression et d’information, elle permet aux individus d’exercer leur responsabilité de citoyen et vivre en homme libre. C’est bien pour cela qu’elle doit être pluraliste et indépendante, pour cela qu’elle doit vivre de ses propres moyens, pour cela qu’elle doit reposer sur des rédactions puissantes.
Les groupes de travail* constitués devront répondre à ce défi en abordant de multiples problématiques : comment assurer une distribution beaucoup plus efficace de la presse ? Comment rompre le cercle vicieux de la baisse des recettes et de la réduction des rédactions ? Comment garantir le pluralisme et l’indépendance de la presse tout en permettant le développement de grands groupes français ? Comment reconquérir le lectorat jeune ? Comment mieux répondre aux attentes des lecteurs ? Comment aider la presse à mieux saisir les opportunités d’Internet et faciliter sa mutation ? Comment faire évoluer les aides publiques à la presse ? Comment valoriser les métiers du journalisme dans la société numérique ?
L’enjeu des Etats généraux de la presse écrite est de favoriser l’adaptation de la presse à son nouvel environnement dans un contexte incertain, qui évolue à toute allure, pour que notre presse reste vivante, pluraliste, indépendante.
Nos quotidiens régionaux n’échappent pas à ce phénomène. Consciente des difficultés que connaissent les organes de presse, je serai très attentive aux travaux et aux propositions que feront les professionnels, chargés de trouver des solutions.
* ils aborderont quatre thématiques : la situation des journalistes et l’évolution de leur métier ; la réflexion sur le numérique ; les questions de presse et de société ; les aspects économiques et industriels de la presse