Depuis plus d’un mois de graves événements se déroulent dans les régions tibétaines. Ils donnent raison au groupe sénatorial d’information sur le Tibet qui avait prédit des manifestations d’hostilité envers la Chine à l’approche des Jeux Olympiques si un dialogue sincère ne s’instaurait pas avec le Dalaï-Lama. En 2006, un groupe de sénateurs avaient, place Tien-An-Men, parlé longuement devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale Populaire de Chine en prévenant d’une sérieuse pollution des JO par la douloureuse question tibétaine.
Notre groupe d’information s’efforce de contribuer à encourager ce processus de réconciliation. Dans cette perspective, après nous être clairement exprimés fin mars sur les événements survenus au début du mois de mars, nous avons rencontré Rama Yade. Notre demande a été triple et sort appuyée par la secrétaire d’Etat chargée des affaires étrangères et des droits de l’homme.
Premièrement, qu’une délégation de parlementaires puissent obtenir l’autorisation de se rendre au Tibet dans les meilleurs délais, puisqu’aujourd’hui et jusqu’aux Jeux Olympiques les visas seront accordés difficilement.
Deuxièmement, pouvoir rencontrer le panchen-lama, tel que cela avait été promis il y a quelques années, maintenant qu’il a atteint l’âge de la majorité (c’était une condition émise par les ambassadeurs de Chine à Paris). Aujourd’hui, on nous dit que cet enfant n’est pas prisonnier, qu’il mène une vie normale et qu’il faut le laisser tranquille…. malgré tout nous aimerions vérifier ne serait ce qu’il est encore en vie.
Troisièmement, obtenir des informations précises sur le nombre de manifestants arrêtés et le type de condamnations dont ils font l’objet. Apparemment ces condamnations seraient très lourdes et iraient de 3 ans à la perpétuité.
Enfin, nous avons demandé à Rama Yade de faire passer le message que le comportement des diplomates chinois en France a été choquant notamment lorsqu’il s’est agi de comparer les événements survenus au Tibet aux émeutes de Villiers le Bel il y a deux ans en France.
Si nous avons exprimé notre satisfaction de voir le dialogue reprendre, notamment sous la pression française, nous avons insisté pour que celui ci se poursuive et débouche sur quelque chose de concret. Nous ne pourrons nous contenter de mesures dilatoires en attendant que soient passés les Jeux Olympiques.
Nous avons rappelé à la Secrétaire d’Etat l’état d’esprit qui était le nôtre : notre action ne vise pas à stigmatiser le peuple chinois qui fait l’objet d’une propagande, mais sensibiliser leurs dirigeants au respect des droits de l’homme et de la démocratie.