Je me réjouis de l’inauguration du Palais des Sports de Rouen qui aura lieu demain et me félicite que la municipalité à laquelle j’appartenais ait fait le choix de ce qui s’avère être un bon emplacement.
Si le Palais des Sports est un équipement nécessaire à la ville et à son agglomération, voire au-delà, permettant désormais d’accueillir au cœur du quartier ouest, en pleine mutation, de grands évènements sportifs nationaux et internationaux, il n’en reste pas moins que je m’interroge sur la politique sportive menée par la CREA en coordination avec la ville de Rouen. Mais quelle coordination ? Je regrette de voir que les besoins de l’équipe phare de Rouen, le Rouen Hockey Elite (RHE), douze fois champion de France et seul club français à avoir obtenu un titre de champion d’Europe, n’aient pas été pris en compte. Cela s’est joué à seulement deux petits mètres.
Lors de sa visite au centre d’équithérapie de Bois-Guillaume-Bihorel, en mars dernier, David Douillet, alors Ministre des Sports avait d’ailleurs émis des critiques à l’encontre de ce projet : « Un équipement si grand est une bonne chose quand c’est bien fait. Hors, ce n’est pas le cas à Rouen. Le club de basket locataire, le SPO Rouen, ne pourra pas supporter le loyer qui lui est demandé. Un projet comme celui-ci doit réellement se faire en concertation complète avec le club locataire ». Ceci explique sûrement pourquoi la CREA a eu recours à un partenaire privé pour équilibrer l’exploitation de ce nouvel équipement.
Pour moi, il ne s’agit pas de stigmatiser la participation d’un partenaire privé, ici en l’occurrence le groupe Ferrero-France qui comme d’autres sur le territoire hexagonal s’implique dans le mécénat sportif comme culturel, mais de mettre en exergue l’opacité avec laquelle les choses ont été menées par la CREA : aucune présentation du projet sportif du Palais des Sports aux élus, absence de concertation sur le choix du partenariat d’où l’absence de concertation pour le nom qui du coup, pour la construction d’un équipement financé à 100% par des fonds publics, fait légitimement débat même au sein de la majorité. Je rappelle d’ailleurs, à titre d’exemple, de quelle manière, en 2006, le nom du pont Flaubert avait été choisi : une concertation des habitants ratifiée à l’unanimité par le conseil municipal ou plus récemment encore, la dénomination du nouveau Stade du Havre « Stade Océane » également choisie par la population.
Je tiens à souligner que toutes ces questions ont encore été soulevées lors de la dernière séance plénière du Conseil Régional, cofinanceur du projet à hauteur de 11 millions d’euros.
Je tiens à évoquer ici la responsabilité qui incombe aux élus qui ont rédigé ce projet, traduisant ainsi un manque de fond et de profondeur de la politique menée par l’Agglomération sur ce dossier.