Cet après-midi, à l’occasion d’un débat en séance publique sur le thème « Internet et la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse », j’ai tenu dans un premier temps à remercier Jacques Legendre qui a été à l’initiative du rapprochement des commissions du Conseil de l’Europe et du Sénat français, avant de souligner qu’il s’agissait d’un sujet fondamental, en particulier à une époque troublée par la résurgence des conflits violents sur tous les continents, au Moyen-Orient, au Mali et même en Europe dans lesquels les journalistes occidentaux sont parfois assimilés à des « agents » de leur pays d’appartenance.
Ce refus de la neutralité des journalistes, au-delà de l’horreur des crimes qui sont commis, revient à nier l’essence même du journalisme comme indépendant des pouvoirs.
Par ailleurs, j’ai évoqué la différence d’approche qui existe entre les Etats occidentaux face à la problématique de la protection des journalistes et notamment sur la question des prises d’otage et des réponses apportées par leur pays d’origine. Les journalistes ne se trouvent-ils pas ainsi doublement menacés, d’une part sur les terrains d’opération et d’autre part par les principes édictés par les États dont ils sont les ressortissants ?
L’ensemble de ce questionnement justifie pleinement les thèmes des trois tables rondes relatifs à la protection des journalistes contre les attaques physiques, à la sauvegarde de la liberté des journalistes et des médias face à une utilisation détournée du droit et au mécanisme d’alerte précoce et de réaction rapide du conseil de l’Europe pour la protection de la liberté des médias et de la sécurité des journalistes.
J’ai tenu à conclure mon intervention en appelant à ce que ces échanges permettent de contribuer utilement à la préservation de la liberté d’informer.