Intervention sur la proposition de loi relative à l’indépendance des rédactions

Le 27 janvier dernier, au Sénat, nous avons rejeté la proposition de loi relative à l’indépendance des rédactions.

A cette occasion, j’ai réaffirmé, à l’instar de mon intervention lors de la discussion de la proposition de loi relative à la concentration des médias, l’attachement des sénateurs centristes à cette exigence constitutionnelle. Or, ce texte proposait des réponses démagogiques à une situation de l’indépendance des rédactions caricaturée. De plus,  l’analyse sur laquelle se basait le texte était largement incomplète et partiale. De fait, je me félicite que notre Haute Assemblée n’ait pas votée cette proposition de loi.

Si la presse accomplit une mission d’intérêt public d’information, elle n’en reste pas une moins une entreprise, qui vit aujourd’hui des difficultés avérées dans un secteur confronté à une concurrence sévère, des médias gratuits, d’Internet, et une érosion du lectorat. Il n’est donc pas illogique que ces entreprises s’appuient sur des actionnaires solides, y compris des groupes industriels. En revanche, la problématique est différente quand il s’agit d’un parlementaire.

Par ailleurs, m’appuyant sur les conclusions des Etats généraux de la presse, j’ai tenu à rappeler que la loi dispose déjà d’outils propres à préserver le pluralisme et l’indépendance de la presse, notamment, en interdisant à un groupe de dépasser le seuil de 30 % de la diffusion de la presse quotidienne d’information politique et générale et de contrôler plus de deux des trois types suivants de médias : service national de télévision, service national de radio, quotidien à diffusion nationale.

Je ne crois pas que l’indépendance des rédactions soit aussi menacée qu’on veut nous faire croire. C’est pourquoi, je pense que les propositions, comme le droit de veto de l’équipe rédactionnelle sur l’édito, étaient démagogiques et contreproductives.

Etant donné l’extrême diversité des supports médiatiques, et des situations dans les rédactions en France, il appartient avant tout aux partenaires sociaux de régler ces relations d’entreprise, par la négociation d’une charte déontologique de la branche, ou d’une charte rédactionnelle, propre à la publication.

Retrouvez l’intégralité de mon intervention ici.

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