Aujourd’hui, jeudi 25 novembre, se tient la Journée de la lutte contre les violences faites aux femmes, instituée par la loi du 9 juillet 2010 qui veut accentuer les mesures de prévention et de protection des femmes.
Déclarée « grande cause nationale 2010 » par le gouvernement, la lutte contre la violence faite aux femmes a été relancée face aux statistiques toujours trop élevées :
654 000 femmes ont déclaré avoir subi des violences physiques ou sexuelles en 2009, près de 20 000 de plus qu’en 2008. Et pour la moitié d’entre elles, ces violences ont eu lieu au sein même de leur foyer, selon les chiffres de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. L’an passé, 140 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint, selon le ministère de l’intérieur. Soit une femme tuée tous les deux jours et demi. 75.000 femmes sont violées chaque année en France, soit 200 par jour ou une toutes les sept minutes, selon le Collectif féministe contre le viol (CFCV), fondé en 1985.
Je tiens à préciser que, si le vote de la loi du 9 juillet 2010 a permis, entre autre, la création d’une ordonnance de protection, d’un dispositif de surveillance électronique mobile et d’un délit spécifique de harcèlement psychologique au sein du couple – phénomène souvent perçu comme le préambule d’une escalade de la violence, il reste toutefois à développer certains projets à l’échelon européen, tel que la création d’un observatoire européen des violences faites aux femmes, la mise en place de dispositions destinées à combattre les stéréotypes sexistes véhiculés par les médias et Internet, et l’élaboration d’une politique d’éducation, dès le plus jeune âge.
Le respect de l’autre comme la violence s’apprennent en effet dès la naissance. Comme l’a dit si justement Françoise Héritier anthropologue française « la violence n’est pas innée chez l’Homme. Elle s’acquiert par l’éducation et la pratique sociale ».