Jurys populaires : une brèche dans la démocratie représentative

Toute cette semaine les politiques tant de droite que de gauche ont réagi à la proposition de Ségolène Royal lancée le 22 octobre de mettre en place des jurys de citoyens évaluant la politique des élus de la Nation. Ces jurys tirés au sort, d’une taille comprise entre 20 et 100 personnes, visent avant tout à « rénover » la démocratie représentative et ne constituent pas un « instrument punitif ou de coercition » envers les élus selon la candidate à l’investiture socialiste. Les réactions ont été quasiment unanimes : proposition démagogique et populiste qui réveille de vieux démons pour les uns, propositions dangereuses pour les autres… La démocratie représentative, ancrée dans notre tradition républicaine, en serait fortement dénaturée et menacée. Cet instrument au service de la démocratie participative que souhaite mettre en place Ségolène Royal n’apportera en outre aucune solution et la mission qui incombera aux malheureux tirés au sort sera bien difficile à remplir. Enfin, le temps de la politique s’accommodera mal de ces interventions régulières et réactives de citoyens probablement ignorants de tous les enjeux inhérents aux questions concernées.

Le bulletin de vote reste le meilleur moyen pour les citoyens pour participer à la vie politique de leur pays. Avant de vouloir rénover la démocratie représentative, il conviendrait de la faire fonctionner pleinement en cherchant à faire baisser l’abstention lors des élections.

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