A l’occasion du débat sur le projet de loi hôpital, j’ai pu faire adopter à l’unanimité, avec l’avis favorable du Gouvernement et de la Commission des affaires sociales, un amendement visant à instaurer, à côté du volet social, un volet culturel dans le projet des établissements de santé ainsi qu’un amendement prévoyant que les agences régionales de santé encouragent et favorisent la mise en place de ce volet culturel. C’était important, la France se positionnant comme un pays en pointe dans le domaine de la culture à l’hôpital comme cela a été souligné lors des Secondes Rencontres Internationales de la Culture à l’Hôpital à Dublin en juin 2004 et actuellement dans le réseau européen de la culture à l’hôpital.
Cette inscription dans la loi constitue également une reconnaissance du travail accompli sur le terrain par tous les professionnels et permettra de poursuivre et développer les expérimentations menées depuis la fin des années 90 à la suite de partenariats noués entre les Ministère de la Culture et de la Santé et notamment l’adoption de la convention « Culture à l’hôpital » signée en 1999. A la fin de l’année 2008, ce programme était concrétisé par la signature de 19 conventions Agence régionale d’hospitalisation RH/DRAC et la réalisation d’environ 250 jumelages entre des établissements de santé et des équipements culturels situés dans toutes les régions. L’ensemble des CHU et des plus grands établissements de santé ont recruté des médiateurs culturels qui ont pour mission de tisser des liens entre l’univers hospitalier et celui de la culture.
Entre 2001 et 2008, la précédente municipalité à laquelle j’appartenais avait tenu à élaborer et signer une convention triennale ville de Rouen-hôpital, complétant ainsi la convention Direction régionale des affaires culturelles-CHU. La culture doit investir l’hôpital car elle participe au mieux- être des patients, mais aussi des personnels de santé et des visiteurs. La culture permet de tisser des relations nouvelles, différentes entre soignant et soigné, entre visiteur et patient, et soignant et visiteur. Elle investit un lieu et des espaces porteurs d’appréhension dans une période où les patients doivent affronter la maladie. Elle constitue une fenêtre sur l’extérieur et le sens, créé des moments de partage, d’échanges et d’émotions, d’évasion.
Rendre la culture accessible au plus grand nombre et notamment aux publics dits empêchés est pour moi primordial. C’est un objectif que l’ensemble des collectivités doivent poursuivre. Si les patients ne peuvent aller à la culture, c’est à elle de venir à eux, car chacun, quelque soit sa situation, doit avoir accès à la culture conformément à la mission du Ministère voulue par Malraux de rendre la culture accessible au plus grand nombre possible