Henri Proglio, patron d’EDF et président du conseil d’administration de Veolia, a annoncé hier qu’il renonce à la rémunération de 450.000 euros qu’il devait percevoir en tant que président de la seconde société : c’est le moins qu’il puisse faire, car comment en effet nos concitoyens pourraient-ils comprendre, et a fortiori en ces temps de crise, que l’on puisse cumuler ainsi plusieurs salaires et indemnités ? Néanmoins, je regrette qu’il continue à cumuler cette fonction chez Veolia avec la présidence d’EDF.
Dès le 6 novembre dernier, les Sénateurs de l’Union centriste s’étaient d’ailleurs émus de la situation de Monsieur Proglio, qui entendait être à la fois à la tête d’EDF et de Veolia. A cet effet, au nom du groupe de l’Union Centriste, mon collègue sénateur Jean Arthuis, par ailleurs Président de la Commission des finances, avait interrogé Christine Lagarde, Ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. Certes Monsieur Proglio parait disposer des qualités requises pour présider EDF, mais avec les autres parlementaires centristes nous nous étonnons qu’il ne renonce pas à la présidence de Veolia, sachant que les chiffres d’affaires d’EDF et de Veolia s’élèvent respectivement à 64 et 34 milliards d’euros et comptent 160.000 et 340.000 salariés.
Peut-on, sans verser dans les affres du conflit d’intérêts, cumuler simultanément les présidences d’EDF, entreprise contrôlée par l’Etat, et de Veolia, société cotée en bourse ? Ce mélange des genres pose des problèmes d’ordre éthique …