Les commémorations de l’armistice du 11 novembre 1918 célèbrent la fin des hostilités, auxquelles la France et l’Allemagne se sont livrées au début du siècle dernier lors de la Grande Guerre. Cette année, les commémorations exhalent toutefois un parfum particulier dans la mesure où elles ont lieu deux jours après l’anniversaire de l’avènement de la « révolution pacifique », qui a contribué Outre-Rhin à la chute du Mur de Berlin et, de ce fait, à la fin de la Guerre Froide.
Ces commémorations sont l’occasion de redire que la construction européenne est une impérieuse nécessité. Ne serait-ce que pour la paix à laquelle les peuples aspirent. Il appartient à chacun de nous de faire que plus aucune tranchée ne se creuse, que plus aucun mur ne s’érige jamais. Car « parmi tout ce qu’un homme est tenu de construire dans sa vie, rien ne me semble plus beau ni plus précieux qu’un pont ». J’aime cette phrase de l’auteur serbo-croate Ivo Andric qui, en 1961, s’exprimait à l’occasion de la remise de son Prix Nobel de littérature en ces termes : « je serais un homme heureux si je pouvais être par mon travail un bâtisseur de ponts entre l’Est et l’Ouest de l’Europe ».