Hier, pendant que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault prononçait son discours de politique générale devant les députés, Laurent Fabius lisait la même déclaration au Sénat. S’en suivi un débat au cours duquel, François Zocchetto, président de notre groupe l’Union centriste et républicaine, a dénoncé le traitement réservé aux sénateurs par ce nouveau Gouvernement.
Il apparait que cette semaine aucune séance de questions au Gouvernement n’est prévue, alors que la Constitution en impose une par semaine. Pour répondre à cette carence inacceptable, preuve d’une grave méconnaissance des droits du Sénat, nous avons demandé qu’une nouvelle conférence des présidents soit organisée et une qu’une séance de questions soit fixée.
D’autre part, aujourd’hui le premier ministre est au Sénat pour sa déclaration de politique générale. Mais tandis qu’hier les députés ont pu s’exprimer en votant suite à la déclaration, les sénateurs, nous, sommes privés de notre vote. En effet, le Gouvernement, n’étant pas sur d’obtenir la majorité, préfère ne pas prendre de risques. Il a ainsi trouvé le moyen de venir s’exprimer devant le Sénat sans risquer un vote défavorable. Mais peut-être que cela arrange nos collègues de la majorité de ne pas afficher leurs désaccords …
Ce détournement de la Constitution est un premier acte malheureusement très révélateur de l’attitude du Gouvernement à l’égard d’un Sénat qui, paradoxalement, lui est majoritairement favorable. Quel beau geste pour le premier Sénat de gauche de la Vème république … Quel manque de courage politique pour ce nouveau Gouvernement qui annonce ainsi clairement la couleur : le Sénat a beau être de gauche, on ne lui fait pas confiance. A moins que tout ceci mette en évidence une situation nouvelle : le Gouvernement n’a pas la majorité au Sénat.