Le maire de Rouen a décidé de suspendre la subvention allouée au cinéma Le Melville depuis 2005 par l’équipe municipale précédente. De ce fait, les subventions accordées par le département, la région et la communauté d’agglomération risquent d’être également stoppées, en application de la loi Sueur (1992), qui conditionne les subventions accordées par les collectivités territoriales à l’accord préalable de la mairie concernée. Cette subvention, qui représente près de 15% du chiffre d’affaires (soit environ 100 000€) du Melville lui permettait d’équilibrer son budget. Ainsi, le seul cinéma rouennais labellisé art et essai, recherche par le centre national de la cinématographie risque de fermer ses portes.
Absurde, lorsque l’on sait que celui-ci comptabilise 115 000 entrées par an et reste sur une excellente dynamique (augmentation des entrées de 12.4% depuis janvier). Il remplit par là une véritable mission de service public, en parvenant à proposer des programmes de grande qualité, loin des projections à but commercial des autres cinémas de l’agglomération.
Pour ne rien enlever à l’incohérence, cette coupe budgétaire a lieu au même moment que l’augmentation de 8,5% des impôts locaux ; mais c’est sans compter sur la mobilisation spontanée des Rouennais, que nous, centristes, soutenons sans réserve. Il est ainsi possible de signer une pétition sur place au Melville et sur le site internet de la salle, mais aussi de rejoindre un groupe créé sur Facebook : « Contre la fermeture du Melville à Rouen », qui compte déjà plus de 4 600 membres.
Considérer la situation du Melville dans une optique uniformément économique et la gérer comme un enjeu de pouvoir serait une erreur grossière. Le cinéma indépendant est un bien culturel précieux qu’il s’agit de préserver. Sans le Melville, 150 films n’auraient pas pu être diffusés à Rouen en 2008.