Le président de Région aux abonnés absents

Aujourd’hui débat sur le Projet de Loi sur le Grand Paris au Senat : j’ai choisi de m’investir car ce sujet est majeur en tant que tel, et primordial pour notre département et notre région. Quelle n’est pas ma surprise, les sénateurs socialistes de Seine Maritime, dont le président de Région, sont absents de l’hémicycle … Comme pour le projet de loi sur la réforme portuaire lorsque notre département dispose de deux des sept ports maritimes de France : Rouen et le Havre …

Qu’on soit d’accord ou non avec le projet de loi présenté par Christian Blanc, c’est bien le moment d’être présent, quand le territoire dont on est élu est concerné. Les autres opposants franciliens du PS sont Dominique Voynet, Bariza Khiari, Catherine Tasca … 24 sénateurs auront participé a la discussion générale de manière fructueuse. Pour ma part, je n’aurai exprimé aucune complaisance et rappelé au ministre que si je juge essentiel le projet d’un Grand Paris, celui ci ne peut se faire au détriment des autres régions dont principalement la nôtre.

Si la métropole parisienne veut rester demain dans le peloton restreint des métropoles de rang mondial, elle doit se donner les moyens de maîtriser la puissance des flux commerciaux et cela lui commande de se connecter à sa façade maritime. Pour cela la réflexion sur le Grand Paris doit rejoindre la réflexion menée par les deux Normandie et doit, en premier lieu, penser un réseau de transport qui conjugue la route, le fer et le fleuve et ceci  en concertation. Car le Grand Pari, sans « s’ pour reprendre la formule d’Antoine Grumbach, repose sur la mobilisation de tous les acteurs qui permettra, non seulement de développer l’axe Seine autour d’un projet éco-responsable qui concernera les deux ports de Rouen et du Havre, mais aussi de valoriser les atouts d’une Normandie réunifiée autour du réseau Rouen-Caen-Le Havre.  

Ainsi des projets d’envergure tel que le TGV Normand pourront être réalisés. Avec le Grand Paris c’est tout autant  le développement stratégique de notre territoire dans toutes ses dimensions qui est à prendre en compte : l’économique, l’université et la recherche, le culturel … Pris par le bon bout, le Grand Paris peut être un formidable accélérateur du projet normand, il suffit d’y travailler. Ce à quoi le ministre a répondu positivement.

Mais Monsieur le Vern a choisi la politique du pire, plutôt que d’accepter l’opportunité qui nous est offerte de désenclavement et de développement de notre territoire. Celui ci refuse la main tendue à notre région …

Lire mon intervention :

«  Ce projet ambitieux, que notre commission et son rapporteur, M. Fourcade, dont je salue le travail, ont su améliorer, pose la première pierre d’un édifice ambitieux sur le long terme, projetant au rang des grandes métropoles mondiales un Grand Paris qui transcende les frontières de l’actuelle agglomération parisienne et de la région Ile-de-France, en s’appuyant sur ces deux piliers que sont le réseau des transports et le développement du pôle de Saclay, dont découlent toutes les autres dispositions, ainsi que l’ont bien montré MM. Pozzo di Borgo et Badré.

Si je trouve la structure du projet globalement satisfaisante, je souhaiterais attirer votre attention sur ce qui me semble actuellement une faiblesse.

Avec mes collègues du groupe centriste, Jean-Léonce Dupont et Hervé Maurey, je suis vigilante à la manière dont le Grand Paris est amené à s’ouvrir sur la Normandie, afin de bénéficier d’une façade maritime voulue par le Président de la République.

Car, ainsi que le remarquait Fernand Braudel, la capitale française est, à son désavantage, continentale. Si la métropole parisienne veut rester demain dans le peloton restreint des métropoles de rang mondial, elle doit se donner les moyens de maitriser la puissance des flux commerciaux. Et cela lui commande de se connecter à sa façade maritime. La Normande que je suis a donc été surprise de ne rien trouver dans le texte initial. Le travail en commission, et notamment l’apport de mon collègue de Seine-Maritime, Charles Revet, a heureusement a permis de soulever la question de la liaison entre Paris et la Normandie, tant pour le transport à grande vitesse de voyageurs que pour le transport multimodal de marchandises depuis Le Havre. (M. Charles Revet le confirme)

La réflexion sur le Grand Paris, monsieur le ministre, doit absolument rejoindre celle que mène la Normandie, arbitrairement divisée en deux au début des années 1950.

Si la Seine est bien une artère stratégique dans ce projet, n’oublions pas qu’elle se jette en Haute et Basse-Normandie. Le projet de Seine Métropole, fort intéressant, ne saurait se résumer à faire du fleuve un simple couloir de transit des marchandises et des savoirs vers Le Havre et de la Seine-Maritime la banlieue périphérique de la capitale.

Le Grand Paris, sans « s » , pour reprendre la formule d’Antoine Grumbach, doit reposer sur la mobilisation de tous les acteurs qui permettra non seulement de développer l’axe Seine autour d’un projet éco-responsable qui concernera les deux ports maritimes de Rouen et du Havre mais aussi de valoriser les atouts d’une Normandie réunifiée autour du réseau Rouen-Caen-Le Havre. Des projets d’envergure comme la ligne ferroviaire pour le TGV normand pourront ainsi être réalisés.

Les Normands sont déterminés à ne pas laisser passer cette opportunité et à voir exploités tous les atouts de nos ports.Le Grand Paris appelle la Grande Normandie et réciproquement. Pour être la locomotive de l’économie française et européenne, le Grand Paris doit accrocher le plus grand nombre de wagons. Je ne doute pas, monsieur le ministre, que vous y serez vigilant. »

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