Nominations : « L’exigence de déontologie, c’était avant le changement »

François Hollande, en mai 2012: « Moi président de la République, je n’aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserai ça à des instances indépendantes »

Aurélie Filippetti, en septembre 2012: « Je suis pour des processus transparents, avec des projets, pas des décisions prises à l’Elysée que le ministre de la culture découvre dans le journal »

Impartialité et critère exclusif de la compétence: voilà quelle était la ligne directrice prônée par le tout nouveau pouvoir quant aux nominations à la tête des établissements publics. Mais, si la formule était ambitieuse, la réalité est désormais tout autre.

La plus grande partie des nominations faites par le Président de la République et la Ministre de la Culture et de la Communication semble aujourd’hui oublier cette déontologie dont ils avaient, en coeur, tant décrié l’absence sous Nicolas Sarkozy.

La dernière nomination d’Aurélie Filippetti est à ce titre très parlante : Pierre Dubreuil, conseiller régional d’Ile-de-France appartenant au groupe socialiste, vient d’être promu à la direction générale de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).

De même, en janvier dernier, Jack Lang, ancien ministre PS de la Culture et candidat malheureux aux dernières élections législatives, a été « désigné à l’unanimité « , à l’âge de 73 ans, à la tête de l’Institut du Monde Arabe (IMA). Les directions des grandes institutions publiques sont-elles condamnées à être des charges que le pouvoir distribue à l’envi ?

Cette vision changeante de l' »éthique », propre au nouvel Exécutif, est sans précédent au Ministère de la Culture, mais concerne également de nombreux autres établissements publics.

Début janvier, c’est l’Elysée qui avait annoncé la nomination d’Olivier Schrameck, ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon et au poste président du Conseil du supérieur de l’audiovisuel (CSA), malgré son absence d’expérience du secteur. Et ce petit-neveu d’un ministre de l’Intérieur durant le Cartel des gauches, pour la première fois depuis la création du CSA. J’avais, avec mon collègue à l’Assemblée le député UDI Rudy Salles, déjà dénoncé cette situation.

Pourtant, en janvier 2007, commentant l’arrivée au CSA de Michel Boyon, lui-même ancien directeur de cabinet à Matignon de Jean-Pierre Raffarin, François Hollande jugeant cette nomination « extrêmement grave » pour le respect du pluralisme des médias.

Si le Président de la République ne nomme pas directement le président de l’audiovisuel public, il se donne les moyens de le faire indirectement via le CSA.

L’opposition d’Hier était unanime: le fait du prince en matière de nominations devait être dénoncé sans relâche. Puis, le changement est arrivé.

De l’importance de la relativité de la déontologie …

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