Point de vue : Visite du Président de la République

Grand-paris-plan

J’ai assisté hier à la venue du Président de la République, Nicolas Sarkozy, au Havre. A une visite du Grand Port Maritime du Havre, a succédé une table-ronde sur la politique maritime de la France.

C’est la deuxième fois en deux ans que Nicolas Sarkozy vient dans notre région. La dernière fois c’était le 16 juillet 2009, l’occasion d’annoncer le projet du Grand Paris et la réalisation d’une Ligne à Grande Vitesse Paris-Le Havre.

L’enjeu du Grand Paris est en effet que la capitale française se trouve connectée à sa façade maritime (quelle grande capitale ne l’est pas aujourd’hui ?) faisant ainsi du Havre et de Rouen la porte ouest de l’Europe. En effet, dans un contexte ouvert de compétition et de développement durable, la France doit connecter efficacement Paris à sa porte maritime et répondre à l’appel du littoral par la route, le ferroviaire et le fleuve.

J’ai été, depuis cette première annonce, vigilante à la manière dont le Grand Paris sera amené à s’ouvrir sur la Normandie, notre région normande devant être intégrée au projet.
Je note que, depuis cette première visite, les choses ont évolué puisque Rouen est désormais associée au projet, c’est ce qu’a rappelé à plusieurs reprises Antoine Rufenacht : «Le Havre doit travailler en liaison et en coopération étroite avec Rouen ». Celui-ci a également rappelé au chef de l’Etat la nécessité d’une réalisation rapide de ce projet d’envergure essentiel au développement économique de notre région, réalisation rendue possible grâce à la réforme portuaire pour laquelle les accords sociaux encadrant les transferts de personnels aboutissent enfin, grâce aussi à la réalisation d’ici à 2017 du Canal Seine Nord.

Toutefois, l’ancien maire du Havre a rappelé qu’un engagement financier fort et rapide de la part de l’Etat était essentiel, notamment en ce qui concerne la ligne Paris-Normandie, estimée à entre 9 et 13 milliard d’euros. Le chef de l’Etat a répondu que, suite au travail du comité Duport, le débat public pouvait enfin être lancé, et que celui-ci aurait lieu entre octobre 2011 et début 2012, et que le plan de financement, dont les clés de répartition, serait établi à l’issue du choix fait entre les trois tracés. Pour faciliter la mise en œuvre d’un projet plus global qui comporte la modernisation du fret, la construction d’une plateforme multimodale et de nombreux aménagements, Nicolas Sarkozy a également annoncé un texte législatif permettant d’accélérer les procédures ainsi que la constitution d’une Commission de développement de la Vallée de Seine.

Sans grande surprise, sa présidence en a été officiellement confiée à l’homme de la situation : Antoine Rufenacht. Il faut noter que la mise en place d’une telle commission n’aurait pas dû être nécessaire si l’actuel Président de Région, qui brillait par son absence, s’était impliqué avec enthousiasme dès le départ dans le projet.

Pour avoir participé aux débats sur la réforme portuaire et le Grand Paris au Sénat, j’ai pu mesurer, à la différence des autres collègues, là aussi son manque total d’implication et d’intérêt. Sont-ce les mêmes motifs qui ont également privé l’assistance de la présence du Président du Département, Didier Marie, et du Président de la CREA, Laurent Fabius ? Il y a toutes les raisons de le croire… Ce que j’ai trouvé regrettable est précisément qu’à l’heure où ce projet d’aménagement de la Vallée de Seine est annoncé comme « prioritaire pour le développement de la France », les élus socialistes de notre région aient choisi de bouder la manifestation, par principe plus que par conviction, plutôt que de jouer collectif.

Après on ne s’étonnera pas que notre ville et notre agglomération de Rouen, incontournables à la réalisation de ce projet, aient été si peu cités, et je le regrette, par le chef de l’Etat.

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