Quel devenir pour le fond patrimonial de la ville de Rouen ?

   A l’heure où le département ouvre au public son pôle historique des archives, je m’interroge de nouveau sur le sort qui est réservé aux documents patrimoniaux de la ville de Rouen et m’inquiète du malaise qui persiste au sein du personnel des bibliothèques de Rouen après la restructuration des services municipaux.

   Après l’arrêt brutal du projet de Médiathèque en 2008 et sa restructuration en une BDthèque – Simone de Beauvoir et en un 3ème site accueillant les archives départementales, je tiens à rappeler l’ambition du projet initial qui était d’accueillir l’ensemble du patrimoine de la bibliothèque Villon, très vétuste et inadaptée. Une salle de lecture d’une capacité de 600 places  assises (!), un lieu dédié aux expositions, un auditorium pour des conférences …. devaient permettre une exploitation pleine et entière, et ce au bénéfice du plus grand nombre, pas seulement quelques chercheurs ou spécialistes.

   Or ce 4ème fond patrimonial français est toujours tristement  conservé à la bibliothèque Villon dans de mauvaises conditions. En tant qu’ancienne adjointe à la Culture, je m’interroge sur le projet « Rénov’Villon » qui devait permettre comme son nom l’indique  et selon les promesses faites par le maire de Rouen et de son adjoint au patrimoine, à l’arrêt du chantier de la médiathèque en juin 2008, de  rénover le bâtiment  « afin d’améliorer la qualité d’accueil du public et de poursuivre (ces) différents objectifs ». 

   Si une partie de ce fond, notamment les archives antérieures à 1800  de la ville ont été,  par une délibération du conseil municipal, en date du 2 juillet 2010, transférées au département afin qu’elles soient, après un passage par l’Hôtel du Département, installées à Grammont (on ne pouvait faire moins ….) reste donc toujours et encore la question de fond remarquable dont les rouennais sont toujours privés. Reste aussi la questions de son exploitation, après la liquidation du service de numérisation, en catimini, pour cause d’externalisation. Je regrette que la ville ait choisi de se priver dans ce domaine des compétences de personnels qui avaient, précisément été recrutés à l’époque pour un travail scientifique rigoureux et ambitieux. Je m’interroge aujourd’hui sur le devenir de ces agents de la ville.

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