Ce matin, à l’occasion de la séance hebdomadaire des questions orales au gouvernement, j’ai souhaité interroger la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la question de l’habitat adapté aux personnes adultes en situation de handicap psychique, que l’on appelle « résidence accueil ».
Une résidence d’accueil est un lieu d’habitation spécialisé dans l’accueil de personnes handicapées, fragilisées à cause de troubles psychiques, jeunes ou moins jeunes, sans domicile fixe et souvent hospitalisées depuis de nombreuses années à cause du manque de solution adaptée.
Les locataires sont entourés 24h/24 par des professionnels formés à la psychiatrie. Ils n’ont pas la capacité de vivre de façon autonome sans que soit pour autant nécessaire une place dans un établissement spécialisé.
Il existe quelques résidences accueil en France mais seulement une de dix places dans l’agglomération rouennaise, qui compte plus de 500 000 habitants.
L’association La Clé, qui s’occupe de ces personnes en attente de logement adapté, a présenté un projet complet à l’agence régionale de santé, à la direction départementale de la cohésion sociale et au département de Seine-Maritime.
Tous ont reconnu la nécessité de développer ce type d’hébergement, lors d’une réunion commune, le 7 février 2014.
Basée sur une enquête auprès des services spécialisés, des centres communaux d’actions sociales et des services de tutelles aux majeurs protégés, l’association La Clé démontre un besoin de plus de 80 places sur l’agglomération rouennaise.
À ce jour ces personnes sont soit hospitalisées mais « sortantes » car stabilisées, soit hébergées entre deux périodes d’hospitalisation dans des hôtels gérés par des marchands de sommeil, faute d’autres solutions. Ces personnes sont la moitié de l’année, hospitalisées, soit un coût pour la collectivité de 486€ (prix d’une journée) , soit 1 773 900€ par an. En comparaison, le coût de fonctionnement d’une résidence « accueil » est de 263 864€ par an!
Il serait donc préférable de favoriser l’accueil des personnes souffrant de troubles psychiques dans une résidence spécialisée, au lieu d’augmenter les dépenses de santé par des hospitalisations successives.
J’ai donc souhaité connaître les intentions du Gouvernement pour que soit agréé prioritairement ce type de structure et rendre ainsi le droit à un logement adapté applicable.