La commission Mobilité 21 présidée par Philippe Duron (PS) et devant hiérarchiser les grands projets d’infrastructures de transport contenus dans le SNIT (Schéma National des Infrastructures de Transport), a rendu ses conclusions : bien que présidé par un normand, lesdites conclusions ne sont guère enthousiasmantes pour la Normandie mais aussi et surtout pour la Seine-Maritime et la ville de Rouen.
A l’instar des déclarations de Jean-Louis Borloo, je suis consternée par ce Gouvernement qui « sacrifie la croissance de demain sur l’autel des déficits d’aujourd’hui ». Notre pays serait donc voué à ne connaître que la crise et le gouvernement est incapable de se projeter ou alors c’est reconnaître que ses décisions ne permettront de sortir de la crise.
Evidement, le rapport n’enterre pas purement et simplement les différents grands projets nous concernant directement, à savoir la LNPN et le contournement Est de Rouen. Mais la présentation alambiquée en plusieurs « scénarios » contenant chacun des « priorités » ne laisse que peu de place à l’optimisme. Ainsi donc, si l’on peut espérer que d’ici à 2030 (!!) le désengorgement du Mantois sera réalisé en ce qui concerne la LNPN, pour le reste il faudra attendre 2040 ou 2050…Autrement dit dans 25 ou 30 ans, d’autres recommenceront les débats que nous avons mené depuis 3 ans…Et ceux qui s’amusaient à brandir au conseil régional des écrits vieux d’un siècle sur le même sujet en seront pour leur frais.
Comme l’a ironiquement rebaptisé mon collègue Jean-Léonce Dupont, le projet ferroviaire se limite à une LNPM : Ligne Nouvelle Paris-Mantes ! J’entends ici ou là que c’est déjà formidable car cela va nous permettre de gagner une dizaine de minutes de trajet : c’est, comme je l’ai souvent dit, envisager les choses par le petit bout de la lorgnette. Ce projet de LNPN s’inscrivant dans le cadre de l’Axe-Seine devait permettre de porter une politique d’aménagement du territoire à grande échelle de Paris jusqu’au Havre. L’ambition était de faire de notre territoire la porte d’entrée de l’Ouest de l’Europe. La déception est donc à la hauteur des espoirs placés dans ces projets.
Mais si la stratégie portée les décideurs locaux est un échec, il faut redoubler d’effort et de volonté pour recréer l’impulsion qui fait défaut dans nos territoires. C’est pourquoi je continuerai à défendre notamment le dossier du contournement Est qui est essentiel pour Rouen pour la circulation dans la ville mais aussi en termes de sécurité, d’environnement et de santé. Il ne faut pas se laisser gagner par le pessimisme du socialisme, les ambitions et les projets existent, à nous d’inventer les solutions permettant de les réaliser.