Internet est une révolution. Par son caractère transversal, le numérique défie la vieille Europe : il renverse les modèles d’affaires, il se joue de l’impôt, il bouscule les règles de droit … Cet espace transfrontière est dominé par une poignée d’acteurs privés non européens qui deviennent des rivaux des Etats. Quelle est la place de l’Europe dans cette nouvelle géographie ?
Aujourd’hui, par le biais de son Agenda numérique, l’Union européenne tente de dégager le surplus de croissance que laisse espérer le numérique pour l’économie européenne. Mais cette approche par les usages manque d’envergure politique : qui se soucie de savoir si l’Union européenne sera consommatrice ou productrice sur le marché unique numérique ?
Qui s’inquiète de la perte de souveraineté de l’Union européenne sur ses données? Qui se soucie de préserver la diversité de la culture européenne en ligne? Bref, qui a pris la mesure de l’enjeu de civilisation qui se joue dans le monde numérique?
C’est à une prise de conscience politique que ce rapport appelle, à l’échelon européen car c’est à ce niveau seulement que nous pouvons trouver une masse critique pour peser dans le cyberespace. La commission des affaires européennes du Sénat avance ici trente propositions pour que l’Union européenne ne devienne pas une colonie du monde numérique.