Réaction après les propos tenus par le président de l’Assemblée nationale à l’égard du Sénat

Vous en avez peut-être déjà entendu parlé : le président de l’Assemblée, Monsieur Claude BARTOLONE, a demandé publiquement, par voie de presse, la suppression du Sénat dans sa forme actuelle et ce sans même en informer au préalable le Président du Sénat, Monsieur Gérard LARCHER.

Aussi, lors des questions d’actualité au gouvernement, hier, l’ensemble des formations politiques au Sénat ont condamné ces attaques qui visent manifestement à affaiblir la précieuse unité nationale en touchant la seule chambre où les forces politiques ne marchent pas au pas du gouvernement, et ce au seul bénéfice de petits calculs électoraux.

Les prises de position dénuées de fondement de Monsieur BARTOLONE sont très dommageables : il est en effet censé savoir que ça n’est pas en propageant un antiparlementarisme injustement dirigé contre le Sénat que la République en sortira renforcée et l’action publique grandie.

Je rappelle au passage que le travail du Sénat est reconnu pour son sérieux et que plus de 70% des propositions d’aménagements faites par la Chambre Haute sont in fine intégrées dans la version finale de la loi.  Le bicamérisme participe à la production d’une loi de qualité.  

De plus, n’oublions pas qu’en France, la démocratie locale est une composante essentielle de la démocratie nationale et qu’elle a sa traduction parlementaire dans la Constitution puisque le Sénat, reçoit de l’Article 24 la mission spécifique d’assurer la représentation des collectivités territoriales de la République, ajoute-t-elle. C’est donc bien la chambre où les élus locaux, les Territoires et leurs populations sont entendus. 

Par ailleurs, les conditions d’exercice du mandat de Sénateur et de travail de l’ensemble des personnels du Sénat ne sont absolument pas différentes de celles que connaissent leurs collègues députés et l’ensemble des fonctionnaires de l’Assemblée nationale. Si des efforts doivent effectivement être opérés, ils concernent l’ensemble du Parlement. Cessons cette chasse aux sorcières ! 

Je regrette profondément qu’à un moment où la situation de notre pays appelle à l’unité et au rassemblement, le président de l’Assemblée nationale décrédibilise ainsi injustement et arbitrairement une institution pivot de notre Démocratie, avec la conséquence de nourrir la montée des extrêmes et l’exaspération de nos concitoyens qui ont pourtant le droit d’avoir confiance en leurs élus et leur système démocratique.  

Mes collègues et moi-même croyons au bicamérisme. Nous croyons à une Haute Assemblée qui sait écouter les préoccupations réelles des collectivités territoriales et dépasser le temps court de l’actualité politique pour éclairer l’avenir, qui sait aussi bâtir des consensus. Notre institution a toujours démontré sa capacité à dépasser les clivages, pour mener dans un esprit de réforme des projets utiles à l’avenir du pays.

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