Jeudi 11 décembre, le Sénat examinera la proposition de résolution sur la reconnaissance de l’État de Palestine présentée par plusieurs sénateurs de l’opposition sénatoriale.
A mon sens, la question de la reconnaissance du droit des Palestiniens à avoir un État, aux côtés de celui d’Israël, la légitime préoccupation des Israéliens à vivre en paix et en sécurité sont des sujets graves.
Ma conviction, comme celle de nombre de mes collègues parlementaires, et ce quelque soit leur couleur politique, est portée par l’idée de la nécessité d’œuvrer à la création d’un État palestinien, une position de principe constamment exprimée par la notre pays depuis des décennies sur la scène internationale. Déjà en 2011, la France avait soutenu la légitime reconnaissance de la Palestine par l’UNESCO puis comme État observateur à l’ONU en 2012.
Au demeurant, comme rappelé par mon collègue à l’Assemblée Philippe VIGIER, l’œuvre de paix se construit à force de courage, de tolérance et de détermination. Elle est l’affirmation d’un idéal au nom duquel nous nous battons inlassablement, celui de la dignité humaine et de la justice.
Pour cela, nous devons les aborder avec modestie, avec responsabilité, avec lucidité, conscients des échecs passés et des souffrances qu’ont endurées ces peuples, meurtris par plus de 60 ans de conflit.
Les élus UDI ont, pour leur a part, toujours été attentifs à soutenir les solutions pérennes et audacieuses en faveur de la coexistence entre Israéliens et Palestiniens.
Je suis également convaincue avec la grande majorité de mes collègues du groupe UDI-UC au Sénat que la voix des parlements au service de la paix, de la liberté, des droits est complémentaire de l’action diplomatique des gouvernements, mais la reconnaissance formelle d’un État reste l’apanage exclusif du chef de la diplomatie et du Président de la République.
La proposition de résolution que le Sénat examine jeudi matin change l’ordonnancement des choses et rompt avec la position constante de la France, qui a toujours considéré que la reconnaissance de la Palestine devait résulter d’un règlement global et d’un accord issu des négociations.
Plus encore, à mon sens, l’action diplomatique de la France, parce qu’elle compte la plus grande communauté juive et musulmane en Europe, ne saurait être comprise comme un simple témoignage ou comme un engagement symbolique. Aussi, il appartient à la France, par la voix du gouvernement, d’emporter en amont l’adhésion de ses partenaires européens et des États arabes pour qu’une telle position pèse réellement sur la scène internationale. Une décision non concertée risque de nous placer dans une position délicate, pour ne pas dire en porte-à-faux, vis-à-vis de nos partenaires européens …
Enfin, cette proposition de résolution passe malheureusement sous silence des éléments majeurs comme l’indispensable réciprocité de la reconnaissance ou les contours exacts de l’État palestinien.
Si je partage bien évidemment la volonté d’aboutir à un règlement de ce conflit, pour toutes les raisons précitées, j’ai décidé comme nombre de mes collègues parlementaires de la majorité sénatoriale de m’abstenir sur cette proposition de résolution.