Refondation de l’école

 Les élus locaux sont de véritables acteurs dans la vie de l’école et des élèves

Le Sénat vient de voter le projet de loi pour la refondation de l’école de la République. Je déplore le caractère incantatoire et verbeux de ce texte et regrette son adoption qui remet en cause les fondements de notre école, et notamment le socle commun de connaissances (lire, écrire, compter), qui ne répond pas à la problématique de l’orientation des jeunes, au contraire puisqu’elle supprime l’apprentissage, et qui ne prend pas suffisamment en compte le rôle grandissant et l’avis des collectivités locales, désormais acteur majeur de l’école.

Il y a des manques incompréhensibles dans ce texte : pas un mot sur la lutte contre l’illettrisme dans le texte d’origine, qui a pourtant été labellisée grande cause nationale 2013.

A l’image de la réforme des rythmes scolaires imposée aux élus sans concertation au début de cette année, ce projet de loi impose encore de nouvelles mesures ayant un impact, notamment en terme de charges financières, sur les collectivités.

Concernant la réforme des rythmes scolaires, je suis favorable à une réflexion approfondie sur l’aménagement du temps de l’enfant et à une évolution des rythmes scolaires, ceci afin de mieux étaler le travail des enfants et leur permettre une meilleure intégration des connaissances et des compétences à acquérir.

Néanmoins, en séance publique, j’ai tenu à attirer une nouvelle fois l’attention du gouvernement sur le manque absolu de concertation avec les élus, ainsi que sur les charges financières que cette réforme fera peser sur les collectivités locales, et notamment sur les communes.Aussi j’ai défendu des amendements:

 -visant à faire de l’année 2013 une année d’expérimentation de la réforme des rythmes scolaires. Celle-ci devant permettre de dresser un bilan organisationnel, pédagogique et financier de l’application des nouveaux rythmes scolaires. En fonction du résultat, la réforme pourrait ou non être généralisée en étant, le cas échéant, améliorée.

-permettant de poursuivre pour l’année scolaire 2014/2015, l’ensemble des aides apportées aux communes ou aux EPCI compétents en matière scolaire, et de compenser une partie du coût de cette réforme, que le ministère de l’Education nationale a largement sous-évaluée.

Je déplore une mise en oeuvre brutale de cette réforme pour l’ensemble des acteurs du système éducatif, enseignants, parents d’élèves et élus : les collectivités doivent systématiquement être associées à la définition des orientations et des expérimentations menées par l’Education nationale, ainsi qu’à leurs déclinaisons territoriales.
Je regrette que le Gouvernement soit resté sourds à la majorité des amendements centristes notamment ceux concernant l’amélioration de la place des élus dans les conseils d’école et l’intégration des associations d’élus dans le Conseil national d’évaluation du système éducatif.

De nouveaux dispositifs comme les projets éducatifs territoriaux ou le parcours d’éducation artistique et culturelle nécessitent concertation et écoute des collectivités. Les élus ne doivent plus être considérés comme de simples payeurs ; ils sont de véritables acteurs dans la vie de l’école et des élèves. 

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