Les groupes d’information sur le Tibet de l’Assemblée nationale et du Sénat auquel j’appartiens ont reçu le 13 août dernier au Sénat Sa Sainteté le Dalaï-Lama. Ce moment fort de la visite en France du XIVe Dalaï-Lama a été l’occasion pour la quarantaine de parlementaires français de faire le point avec le prix Nobel de la paix sur la situation au Tibet et d’apporter leur soutien au peuple Tibétain. Après avoir rappelé que le but principal de sa visite en France était avant tout culturel et spirituel et non politique, le Dalaï-Lama a confirmé la gravité de la situation au Tibet à la suite des événements du mois de mars – les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires et les tortures sont quotidiennes – et le renforcement de la présence policière et militaire dans cette région.
Il a ensuite récusé les accusations des autorités chinoises selon lesquelles il était à l’origine des émeutes du mois de mars, rappelant qu’au contraire il tendait constamment une main amicale au peuple chinois, qui ne la saisissait pas. Il a en outre rappelé sa propre démarche pragmatique de la « voie médiane » qui propose un statut d’autonomie pour le Tibet, nation ancienne dotée d’un riche héritage culturel. Aussi, il a souligné que la question tibétaine concerne plus largement le sort de six millions de Tibétains vivant en Chine et bien souvent opprimés. Tout en saluant les pays européens qui ont apporté leur soutien au Tibet, le Dalaï-Lama a appelé la communauté internationale à faire  pression sur les autorités chinoises pour l’amener « à faire preuve de
bon sens » sur la question tibétaine et à embrasser progressivement les idéaux de la démocratie.