Vendredi dernier je me suis rendue dans le canton d’Ourville en Caux, à l’invitation d’Yvon Pesquet, conseiller général et du maire d’Ourville en Caux, Daniel Livien. Au programme, visites d’entreprises et d’établissements, réunion avec les maires et leurs adjoints, échanges à batons rompus sur tous les sujets. Alors que certains jouent, surtout en ce moment, la surrenchère dans le tout va mal, j’ai eu le plaisir d’être accueillie par des entreprises qui bien sûr évoquent leurs problèmes, signalent des améliorations, mais aussi soulignent les aspects positifs de leur situation.
SOTUMEC qui s’occupe de maintenance industrielle, tuyauterie, chaudronnerie dirigé par Stéphane Lherondel, a une activité en développement, pourtant, souligne-t-il, la concurrence ne manque pas. Son problème, comme j’aurais à l’entendre toute la journée, reste des postes vacants ou difficiles à pourvoir, faute de jeunesse formée à ces métiers. Une fois de plus je me dis que, décidemment, il y a bien un problème dans notre région d’adaptation de la formation à l’emploi, métiers traditionnels comme métiers d’avenir. On discute encore de la réforme de la taxe professionnelle, de la réduction des délais de paiement (votée dans le cadre de la Loi de Modernisation Economique) ou encore de la situation de Petroplus, qu’il est important de régler. Sotumec représente en effet, au même titre que de nombreuses entreprises, beaucoup d’emplois indirects de la raffinerie de Petit Couronne.
Nous avons poursuivi par une visite de la plus grande plateforme de France de vente de véhicules, l’entreprise Duval-Grabowski. Cette plateforme connait un fort succès depuis plusieurs années, des gens venant même de toute la France pour y acheter leur véhicule.
Puis, changement total de décor avec la découverte à Héricourt en Caux du Bercail Saint-Denis. Cet établissement d’éducation spécialisé, le seul de Seine-Maritime ouvert toute l’année, est géré par l’association pour l’animation des fondations Docteur Gibert. Il accueille 92 adolescents de 12 à 20 ans et 64 adultes en situation de handicap (principalement autistes et polyhandicapés). Si cette rencontre était particulièrement instructive sur la situation et la prise en charge, pour ne pas dire en considération, du handicap en France, elle était aussi très touchante. J’ai été très émue par la volonté et le dynamisme de toute l’équipe encadrant ce centre qui travaille quotidiennement pour améliorer la prise en charge et le développement de leurs résidents. Depuis 2005, la législation aidant, les choses se sont améliorées, mais il reste beaucoup à faire. Les mentalités restent difficiles à faire évoluer, en premier lieu chez les politiques. J’apprends par exemple par le directeur, désespéré, que le Conseil Général 76 interdit une facilité qui était faite aux familles jusque là et qui relevait du bon sens. Accueillir pendant les vacances, lorsque les résidents retournent chez eux, la place libérée aidant, des jeunes handicapés pour un court séjour, démarche visant à permettre à leur parents de souffler un peu, et à eux de vivre une expérience. Je compte bien prendre ma plume et écrire à Mme Dutarte, Vice-Présidente du Département en charge des affaires sociales, pour lui dire ma manière de penser. Je ne suis à vrai dire pas surprise vu le mauvais coup qu’elle a déjà porté à Rouen en tant qu’adjointe aux affaires sociales au projet de résidence que l’équipe municipale de Pierre Albertini avait mis en place.
La journée s’est achevée, comme à chacune de mes visites de cantons, par une rencontre avec les élus locaux afin d’échanger avec eux sur les sujets qui les préoccupent Ce sont souvent les mêmes questions qui reviennent sur l’aménagement numérique du territoire, l’application de la réforme des collectivités territoriales, la désertification médicale, la formation des jeunes …
Je dois dire qu’en tant qu’élue régionale et nationale, ces visites sont des étapes importantes pour moi. Elles me permettent d’observer le dynamisme de notre département, de recueillir les sentiments des personnes impliquées localement, de répondre à certaines interrogations, mais, surtout de réfléchir à l’évolution de notre société.